Le collège privé Jean de la Mennais, à La Prairie, a pris sa décision : le masque sera obligatoire pour tous les élèves à la rentrée, même ceux qui sont en 5e ou en 6e année du primaire.

« Les élèves vont porter un masque jusqu’à tant qu’on les autorise à ne pas le porter, a dit à La Presse le directeur Richard Myre. On aime mieux être plus prudents dans les premiers gestes qu’on pose que de revenir en arrière. »

La mise à jour du plan de match du ministère de l’Éducation pour la rentrée scolaire doit être déposée au début de la semaine prochaine. Mais plusieurs écoles privées, comme Jean de la Mennais, n’ont pas attendu pour se préparer.

« Honnêtement, on est pas mal prêts », assure également la directrice du Collège de Montréal, Patricia Steben.

« Ça n’a pas été compliqué de faire le protocole d’urgence. On a fait ça en juin. Le 1er juillet, c’était terminé », souligne le directeur du collège Jean-Eudes, Dominic Blanchette.

À la différence des écoles du secteur public, qui doivent attendre les consignes de leurs centres de services scolaires ou les décisions du Ministère, les établissements scolaires privés ont l’indépendance et la souplesse pour prendre les mesures qu’ils jugent utiles. Ils ont également une plus grande expérience de la gestion des écoles en temps de pandémie puisqu’ils ont rapidement fonctionné à distance quand Québec a ordonné la fermeture des écoles, à la mi-mars.

« Nous serons bien prêts à toute éventualité comme depuis le début de la pandémie où nos élèves n’ont perdu aucune journée d’école », dit sœur Martine Dalpé, directrice du secondaire au Collège Sainte-Marcelline.

Il y a plusieurs enjeux où le privé semble avoir déjà fait ses choix : le port du masque, l’école à temps plein pour tous les élèves, y compris ceux de quatrième et cinquième secondaires, l’adoption d’un plan d’urgence dans l’éventualité d’une deuxième vague et le réaménagement des horaires.

Port du masque

Au Collège de Montréal, où le personnel de direction est de retour depuis lundi, le masque est obligatoire lors des déplacements dans l’école pour les membres du personnel.

« Il reste à savoir si on va le rendre obligatoire seulement dans les déplacements ou dans les classes aussi », indique la directrice, Mme Steben.

Si le ministre nous dit que c’est le masque tout le temps, ce sera le masque tout le temps. Mais s’il ne l’impose pas, ça sera à nous à prendre la décision.

Patricia Steben, directrice du Collège de Montréal

Au Collège Saint-Sacrement, dans le Vieux-Terrebonne, la direction compte aussi rendre le port du masque obligatoire lors des déplacements pour les membres du personnel et les élèves. « En classe, on attend la directive du Ministère », précise le directeur, Stéphane Mayer.

Les 4e et 5e secondaire

Pour ce qui est du présentiel, ce nouveau mot qui est apparu le printemps dernier pour décrire l’enseignement donné à des élèves en chair et en os dans des classes, l’intention est d’accueillir les jeunes de tous les niveaux, à la fin du mois, y compris ceux de quatrième et cinquième secondaires, pour qui Québec a prévu une formule hybride.

Les élèves vont rester dans la même classe, la grande majorité du temps, et ce sont les enseignants qui vont se déplacer.

« Notre objectif, c’est d’avoir les secondaires IV et V à temps plein aussi. Si nous, le personnel, on a besoin d’être à l’école, eux aussi ont besoin d’être à l’école », souligne la directrice du Collège de Montréal, Patricia Steben.

« On souhaite un retour à la normale, donc une présence à temps plein pour les secondaires IV et V », fait savoir le directeur de Jean-Eudes, M. Blanchette.

Même chose aux collèges Saint-Sacrement et Jean de la Mennais.

« Ce qu’on s’est dit, c’est qu’on préfère avoir les élèves à 100 % présents à l’école, et quand il y a des options, on va faire un apprentissage à distance, mais dans l’école. Les élèves pourraient être dans trois salles, et le prof pourrait se promener d’une classe à l’autre. C’est quand même infiniment mieux que ce qu’on a connu en fin d’année », lance Richard Myre, directeur de Jean de la Mennais.

« Le gros défi, ce n’est pas en classe, c’est à l’extérieur, quand les élèves arrivent à l’école, ajoute-t-il. Où est-ce qu’on va les caser ? C’est là qu’on va demander le port du masque. »

Les horaires

Les horaires de ces écoles ont aussi été revus dans une optique de distanciation physique. Ce sera pareil pour les dîners : il y aura plusieurs périodes de lunch. Au Collège de Montréal, on a prévu trois heures de dîner au lieu de deux. À Jean de la Mennais, où il y en avait trois, on en ajoute une quatrième.

Je pense que c’est important de prendre le temps de se préparer. Nous, on en a pris du temps, pour se préparer et faire une analyse de ce qu’on a vécu. S’ils ne l’ont pas fait ailleurs, ils vont trouver ça difficile.

Richard Myre, directeur du collège privé Jean de la Mennais

Pour ce qui est du plan d’urgence, demandé au plus tard à la mi-septembre par le ministre Roberge, les écoles sont prêtes.

Le Collège Saint-Sacrement a prévu quatre scénarios, qui vont de l’enseignement complet à distance à un jour sur deux ou sur trois à l’école, en passant par des cours donnés moitié en classe, moitié en virtuel.

« C’est sûr que s’il y a une deuxième vague, nous, le lendemain, on repart à distance, explique Mme Steben, du Collège de Montréal. Chaque jeune a sa tablette électronique, on est quand même privilégiés. »

« On est capables de se revirer de bord rapidement et encore mieux que ce qu’on a fait la première fois », ajoute Dominic Blanchette, de Jean-Eudes.