(Louiseville) Un médecin de famille du Nouveau-Brunswick, qui avait vu son droit d’exercice être suspendu dans cette province après qu’on l’eut accusé d’avoir été responsable d’une éclosion de COVID-19, s’installera à Louiseville pour y poursuivre sa carrière.

Jean Robert Ngola Monzinga pratiquait la médecine familiale dans la région de Campbellton, lorsqu’il a décidé de se rendre au Québec pour aller chercher sa fille de 4 ans et y passer un entretien d’embauche, voyage que le premier ministre de la province, Blaine Higgs, a qualifié de non essentiel.

De retour chez lui, le docteur a omis de subir l’isolement volontaire de 14 jours demandé par les autorités gouvernementales de l’endroit. Sa fille et lui ont ensuite tous deux été déclarés positifs au coronavirus, puis on les a soupçonnés d’avoir été les premiers infectés en sol néo-brunswickois. Le premier ministre avait alors déclaré que le DNgola avait fait preuve d’irresponsabilité en agissant de la sorte. Le médecin a finalement appris dans une lettre de son employeur qu’il était suspendu de ses fonctions.

Lavé de tout soupçon

En vertu de l’acte d’urgence décrété par le Nouveau-Brunswick en lien avec la pandémie de COVID-19, une enquête criminelle a été effectuée dans le but de déterminer si l’infection des deux individus était liée ou non à leur voyage dans la Belle Province.

Or, les autorités ont pu établir grâce à leurs recherches qu’aucune des allégations dont faisait l’objet Jean Robert Ngola Monzinga et sa fille n’étaient vraies. Aucune charge criminelle n’a donc été retenue contre l’homme, qui a été contaminé par l’un de ses patients, et non par les personnes qu’il a croisées lors de son passage au Québec.

Une fois la nouvelle tombée, l’avocat du médecin, MJoël Étienne, ne s’est pas gêné pour montrer ouvertement du doigt le gouvernement Higgs, qui aurait fait preuve de négligence en accusant gratuitement un médecin de la sorte.

« En contexte de pandémie, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a eu le mandat de faire preuve de transparence, de tester la population et de déterminer la source des nouveaux cas de COVID-19. En déclarant haut et fort que le DNgola était coupable, le premier ministre a violé toutes ces fonctions. Il a caché des détails aux citoyens et a omis d’effectuer une enquête par lui-même pour savoir si ses allégations étaient avérées », a-t-il affirmé.

Étant donné qu’aucune décision disciplinaire n’avait été rendue à son endroit, le docteur a pu récemment inscrire son nom au tableau du Collège des médecins du Québec. Il devrait travailler à la clinique médicale de Maskinongé et au sein du groupe de médecine familiale Saint-Laurent, à Louiseville.

« Heureusement, il a pu recevoir un traitement privilégié de la part de ses collègues québécois, qui l’ont grandement appuyé. Le Québec a été comme une oasis pour Jean Robert, qui y a d’ailleurs reçu sa formation », a ajouté MÉtienne.

Selon les déclarations qu’il a faites aux nombreux médias qui ont couvert l’affaire, dont le New York Times et le réseau Global News, l’avocat du DNgola réclame des excuses de la part de Blaine Higgs.