(Calgary) Une action collective déposée contre Cargill allègue que l’entreprise de transformation de viande n’a pas pris de précautions raisonnables pour protéger ses travailleurs contre la COVID-19 en Alberta.

L’usine de Cargill située à proximité de High River, au sud de Calgary, emploie environ 2200 travailleurs. Une éclosion touchant 350 d’entre eux a provoqué sa fermeture pendant deux semaines en avril.

Les installations ont rouvert leurs portes après la mise en place de mesures de sécurité, comme la distanciation physique, le nettoyage et la désinfection, de même que des prises de température.

Près de la moitié des travailleurs ont finalement contracté le virus. Deux en sont morts.

L’action collective, qui reste à être autorisée par un juge, est pilotée par le groupe Guardian Law. On y demande des dommages et intérêts pour les torts causés aux membres de la famille, aux amis et aux autres personnes qui étaient en contact étroit avec les employés infectés de Cargill.

Les travailleurs ne font pas eux-mêmes partie de la liste des plaignants, car ils sont couverts par les lois du travail et les dispositions en matière d’indemnisation des accidents du travail.

La requête allègue que malgré les avertissements et les directives lancés par le gouvernement albertain, Cargill Ltd. n’a pas pris de « précautions raisonnables » au début de l’éclosion pour limiter la propagation du nouveau coronavirus.

« Il s’agit d’installations sophistiquées et d’une entreprise qui connaissent bien les protocoles de sécurité appropriés », a déclaré Mathew Farrell, du groupe Guardian Law.

Il est donc d’autant plus choquant que la réponse de l’entreprise n’ait pas été à la hauteur de la situation, se situant bien en deçà du « comportement acceptable » attendu, selon l’avocat.

« Les entreprises ont la responsabilité envers la communauté de prendre des mesures raisonnables pour limiter la propagation de cette maladie, et quand elles ne le font pas, nous leur demandons des comptes pour les préjudices qui en résultent », a-t-il ajouté.

Les allégations n’ont pas été mises à l’épreuve des tribunaux. L’entreprise n’a pas immédiatement donné suite à une demande de commentaire.

L’usine de Cargill à Chambly, au Québec, avait également dû temporairement fermer ses portes au début de la pandémie.

L’usine de High River est de nouveau pleinement opérationnelle et traite environ 4500 bêtes par jour, soit plus du tiers de la capacité de l’ensemble du pays en matière de conditionnement et emballage de bœuf.

La société-mère Cargill Inc. est établie aux États-Unis, où il s’agit de l’une des plus importantes sociétés privées sur le plan des revenus.