(Paris) Refuser de porter un masque pour aider à lutter contre l’épidémie de COVID-19, c’est aussi antisocial que de conduire après avoir bu de l’alcool, selon le président de la Royal Society de Londres et prix Nobel de chimie.

Les propos de Venki Ramakrishnan interviennent alors que deux nouveaux rapports soulignent que le port du masque peut contribuer à réduire considérablement la propagation de virus comme celui de la COVID-19.

« Avant, il était tout à fait normal de prendre quelques verres et de rentrer à la maison, et il était également normal de conduire sans ceinture de sécurité », rappelle-t-il mardi dans un communiqué. « Aujourd’hui, ces deux comportements seraient considérés comme antisociaux et le fait de ne pas porter de masque en public devrait être considéré de la même manière ».

« Si nous en portons tous un, nous nous protégeons les uns les autres et ainsi nous-mêmes », a-t-il poursuivi, rappelant que « le virus n’a pas été éliminé ».

Le masque a un rôle à jouer, avec le fréquent lavage des mains et la distance physique, car il n’y a pas de « solution miracle » contre ce virus, selon lui.  

Les masques en tissu réduisent la dispersion des particules orales avec 50 et 100 % de l’efficacité des masques chirurgicaux, en fonction d’un certain nombre de facteurs, relèvent des chercheurs des universités de Pennsylvanie et de Cambridge, rédacteurs d’un des deux rapports.

« Il y a même aujourd’hui des preuves que les masques pourraient bénéficier directement au porteur », assure Paul Edelstein, professeur émérite de pathologie et de médecine de laboratoire de l’université de Pennsylvanie.

Le deuxième rapport publiée par la Royal Society relève de grandes différences dans les taux de port du masque parmi les pays riches : fin avril, l’adoption du port du masque était de 25 % en Grande-Bretagne contre 83,4 % en Italie, 65,8 % aux États-Unis et 63,8 % en Espagne.

« Dans des pays comme l’Italie, les États-Unis et l’Espagne, les gens ont rapidement adopté des masques faciaux », notamment car « les autorités leur ont fourni des directives claires », estime Melinda Mills de l’Université d’Oxford, principal auteur de ce document.

Le mois dernier, l’Organisation mondiale de la santé et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis ont publié des directives actualisées recommandant à tout le monde de porter des masques dans les zones publiques où existe un risque de transmission de la COVID-19.