(Ottawa) Le projet de loi qui vient modifier des programmes gouvernementaux d’urgence existants n’a pas été débattu ni adopté rapidement, comme le souhaitait le gouvernement libéral à Ottawa. La Chambre des communes a ajourné ses travaux jusqu’à mercredi prochain après le seul dépôt en première lecture de C-17.

Le leader parlementaire du gouvernement, Pablo Rodriguez, n’a pas obtenu le consentement unanime pour débattre du projet de loi. Il a par la suite proposé de le scinder en deux, pour adopter l’aide pour les personnes handicapées, mais pas d’accord non plus.

Les conservateurs et bloquistes y sont ensuite allés de leurs propres motions pour suspendre les travaux parlementaires, le temps d’en arriver à une entente. Encore là, pas d’unanimité.

Les députés ont quitté l’enceinte des Communes, bredouilles.

En entrevue avec La Presse canadienne, M. Rodriguez a déploré le manque de volonté de l’opposition pour en arriver à un dénouement mercredi. Il a surtout pointé du doigt les conservateurs pour avoir refusé de donner leur consentement pour scinder le projet de loi en deux.

Les bloquistes et les néo-démocrates, eux, étaient d’accord pour adopter les mesures d’aide pour les personnes handicapées dans la journée de mercredi. Seuls les conservateurs s’y sont opposés.

Les libéraux, de leur côté, ont refusé de consentir à suspendre les travaux parlementaires, le temps d’en arriver à une entente. M. Rodriguez dit qu’il s’agissait d’un tour de « passe-passe procédural » pour revenir au Parlement « normal » jusqu’à la semaine prochaine.

Les conservateurs rejettent toute responsabilité et disent que les libéraux ont levé le nez sur leurs demandes.

Dans tous les cas, le gouvernement devra s’y prendre de nouveau pour faire adopter son projet de loi. « J’espère qu’on va pouvoir laisser la partisanerie de côté, comme on a été capable de faire par le passé, et de faire adopter des projets de lois qui soient bons pour l’ensemble des Québécois et des Canadiens », souhaite M. Rodriguez.

Le projet de loi C-17 est divisé en quatre parties. Il modifie les critères d’admissibilité à la subvention salariale d’urgence, permet des délais supplémentaires sous le régime des lois fédérales, offre un paiement unique aux personnes handicapées et resserre les critères de la Prestation canadienne d’urgence (PCU).

C’est d’ailleurs ce dernier aspect qui a fait plus grand bruit dans les derniers jours. Un travailleur ne serait pas admissible à la PCU s’il refuse de revenir au travail lorsqu’il est raisonnable de le faire ou refuse une offre d’emploi raisonnable. Les fraudeurs s’exposeraient aussi à une amende salée et une peine de prison maximale de six mois.

Échéance de la mission militaire dans les CHSLD

Aux Communes, alors que le député bloquiste Alexis Brunelle-Duceppe réclamait une réponse claire sur la suite de la mission militaire dans les CHSLD du Québec, mission qui se termine vendredi, le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, a déclaré qu’Ottawa serait là « jusqu’à la mi-septembre ».

« Ce n’est plus vraiment le temps de négocier. […] C’est le temps de s’assurer que les militaires resteront dans nos CHSLD, tant que les nouveaux préposés ne seront pas formés, tant que nous en aurons besoin au Québec. Est-ce que le ministre peut nous confirmer que la mission sera effectivement prolongée ? », insistait le député bloquiste.

« Nous avons pris l’engagement auprès de la province du Québec que nous continuerons à fournir cet appui jusqu’à la mi-septembre, exactement comme ils l’ont demandé », a répondu le ministre Blair avant d’y ajouter un « mais ».

« Mais nous travaillons aussi à nous assurer d’avoir une solution durable et efficace pour la requête que le Québec a fait. Nous travaillons donc avec la province du Québec, les Forces armées canadiennes et la Croix-Rouge canadienne pour assurer que l’aide nécessaire est là », a ajouté le ministre Blair.

Déjà mardi, en conférence de presse, M. Blair avait évoqué le possible partage du travail entre les soldats et les employés de la Croix-Rouge, sans spécifier ce que cela signifierait exactement pour la présence militaire sur le terrain.

Mardi, 933 soldats étaient déployés dans 14 CHSLD dans la région montréalaise. Les militaires avaient mis fin à leur présence dans 14 autres centres de la région de Montréal.

Nombre de cas

Il y a eu plus de 1955 000 tests administrés au Canada depuis le début de la pandémie. Environ 2 % d’entre eux ont détecté la maladie. On fait passer en moyenne 33 000 tests par jour au Canada.

Jusqu’à maintenant, on a recensé 97 125 cas confirmés ou probables dans l’ensemble du pays. La COVID-19 a provoqué la mort de 7960 Canadiens.

Distribution des cas au pays, selon les plus récents bilans provinciaux et territoriaux : 53 341 cas au Québec, dont 5081 décès ; 31 341 cas en Ontario, dont 2475 décès ; 7276 cas en Alberta, dont 151 décès ; 2680 cas en Colombie-Britannique, dont 167 décès ; 1061 cas en Nouvelle-Écosse, dont 62 décès ; 658 cas en Saskatchewan, dont 13 décès ; 300 cas au Manitoba, dont sept décès ; 261 cas à Terre-Neuve-et-Labrador, dont trois décès ; 151 cas au Nouveau-Brunswick, dont un décès ; 27 cas à l’Île-du-Prince-Édouard, tous guéris ; 11 cas au Yukon, tous guéris ; cinq cas dans les Territoires-du-Nord-Ouest, tous guéris ; aucun cas au Nunavut.

À ces bilans provinciaux et territoriaux s’ajoutent les 13 cas, tous guéris, chez les passagers rapatriés du navire de croisière Grand Princess le 10 mars.