Une majorité de jeunes s’ennuient « assez » ou « beaucoup » de l’école depuis que la pandémie de coronavirus les oblige à apprendre à distance, démontre une nouvelle enquête dont les résultats ont été rendus publics jeudi.

L’ennui était particulièrement prononcé chez les participantes à l’étude, puisque 75 % d’entre elles ont dit s’ennuyer de l’école « beaucoup » ou « assez » ; ce taux était de 66 % chez les garçons.

Les jeunes qui en sont à leur dernière année du secondaire — ou qui fréquentent le cégep, dans le cas du Québec — étaient les plus susceptibles de ne pas s’ennuyer du tout de l’école.

72 % des garçons considèrent qu’ils s’acquittent bien de leurs travaux scolaires à la maison, contre 69 % de filles.

« Mais les jeunes des niveaux plus élevés sont légèrement moins susceptibles de dire qu’ils s’en acquittent correctement », a précisé en conférence de presse la directrice générale adjointe de l’Association d’études canadiennes, Ashley Manuel.

Ces jeunes sont d’ailleurs les plus nombreux à rapporter qu’ils ne consacrent que peu ou pas de temps à leurs études chaque semaine.

Des pourcentages égaux de garçons et de filles indiquent faire leurs leçons plus souvent, aussi souvent ou moins souvent qu’avant la pandémie. Les filles y consacrent toutefois plus d’heures par semaine que les garçons.

Impact sur la santé

41 % des participantes et 35 % des participants craignent d’être infectés par le virus ; 74 % des filles et 65 % des garçons craignent aussi qu’un membre de leur famille immédiate soit infecté.

Ces craintes sont particulièrement prononcées chez les jeunes immigrants canadiens ou chez ceux qui appartiennent à une minorité visible.

« Il est aussi intéressant de constater que la peur du virus est moins grande chez les jeunes autochtones que chez les jeunes non-autochtones », a dit Mme Manuel.

La moitié des jeunes qui prétendent ne pas du tout avoir peur du virus confient quand même éprouver des difficultés à dormir, un pourcentage qui grimpe graduellement pour atteindre 74 % chez ceux qui ont le plus peur de la maladie.

Les participants au sondage se renseignaient principalement auprès de leurs parents concernant le coronavirus ; les réseaux sociaux, la radio/télévision et les informations en ligne suivent, pratiquement sur un pied d’égalité. Les autres membres de la famille et les amis arrivent derniers en tant que sources d’information.

Entre 84 % et 89 % des jeunes ont confié s’être sentis « heureux » ou s’être « ennuyés » depuis le début de la crise. Toutefois, 72 % des jeunes de 15-17 ont aussi confié s’être sentis « tristes », contre 59 % des 12-14 ans.

L’enquête a été réalisée par l’Association d’études canadiennes, la Fondation Vanier pour la famille et Expériences Canada pour examiner l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les jeunes de 12 à 17 ans.

Le sondage a été réalisé en ligne auprès de 1191 jeunes, entre le 29 avril et le 5 mai. Sa marge d’erreur probabiliste est d’environ 3 %.