(Edmonton) Le consulat général de la Chine à Calgary riposte au premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, pour sa réprimande concernant la gestion de la pandémie, au début de celle-ci.

Le consulat a accusé M. Kenney d’ignorer délibérément les « faits » en adoptant une rhétorique antichinoise dans le but de plaire au président américain Donald Trump.

Les propos sont en évidence sur le site internet du consulat, qui semble évoquer une dépêche du 14 mai de La Presse canadienne.

La dépêche rapporte les propos tenus par M. Kenney lors d’une table ronde virtuelle du Canadian American Business Council, basé à Washington.

Le premier ministre avait déclaré que la Chine aurait de « sérieux comptes à rendre » pour avoir minimisé les dangers posés par le coronavirus lors de son apparition à Wuhan.

Le consulat de la Chine à Calgary a répliqué en signalant que l’Alberta ne brille pas en comparaison à Wuhan, sur le plan des mesures prises pour enrayer la propagation du virus.

Un porte-parole du premier ministre a indiqué par courriel dimanche que les commentaires de M. Kenney « parlaient d’eux-mêmes ».

Lors de la table ronde tenue la semaine dernière, M. Kenney a aussi accusé la Chine d’avoir voulu étouffer les premières preuves de transmission interhumaine de la COVID-19.

Lors du même forum, il a soutenu que la Chine avait informé l’Organisation mondiale de la santé d’une manière trompeuse ou incomplète.

Ceci fait écho aux intentions qu’auraient les législateurs américains et la Maison-Blanche de punir la Chine.

La Chine nie vigoureusement avoir dissimulé quoi que ce soit.

Donald Trump a indiqué qu’il compte lui demander des dommages et intérêts et imposer des mesures de rétorsion, même si la Maison-Blanche veut aussi conclure un accord commercial à long terme avec la grande puissance asiatique.

M. Kenney a déclaré devant le conseil canado-américain que la Chine devait être imputable pour son « rôle important » dans la crise sanitaire mondiale et son impact dévastateur sur l’économie.

« Les pays occidentaux, y compris le Canada et les États-Unis, doivent remettre à zéro leurs relations avec la Chine — à mon avis, ça doit inclure un effort délibéré de ramener de la production à l’intérieur de nos frontières, notamment les approvisionnements critiques. »

La réponse du consulat de Calgary s’est faite mordante.

« S’il vous plaît, allez-y. Nous sommes plus qu’heureux de partager avec lui notre riche expérience sur l’installation rapide d’usines, comme nous l’avons fait en construisant deux hôpitaux complètement neufs, avec 2600 lits, en 10 jours à Wuhan. »

Le consulat a également écrit : « Un dernier rappel amical pour le premier ministre : vous êtes basé à Edmonton, et non à Ottawa ».