(Toronto) Les Ontariens pourront dès la semaine prochaine aller magasiner, jouer au golf et faire soigner leur chien, mais ils ne pourront pas rendre visite à leur famille, a annoncé jeudi le premier ministre Doug Ford.

Alors que le nombre de nouveaux cas de COVID-19 continue de baisser en Ontario, c’est donc autour du long congé de la mi-mai que s’amorcera dans cette province le déconfinement, qui prévoit également la reprise de certaines chirurgies électives et les consultations en personne.

Toute la construction pourra aussi reprendre mardi et les restrictions seront levées pour les services d’entretien, de réparation et de gestion immobilière, comme le nettoyage, la peinture et l’entretien de la piscine. La plupart des commerces de détail qui ont une entrée sur rue pourront ouvrir, avec certaines restrictions. Les sports qui peuvent être pratiqués avec distanciation physique seront autorisés, notamment le tennis, l’athlétisme, la gymnastique, le patinage artistique et les courses de chevaux.

« Nous devons garder à l’esprit que tout dépend des chiffres », a prévenu jeudi le premier ministre Ford. « La vérité, c’est que nous ne pouvons pas prédire complètement où iront les choses. Nous devons donc être prêts à réagir si nous voyons une augmentation soudaine des cas. Nous ne pouvons pas baisser la garde maintenant. Nous devons garder les yeux rivés sur les tendances. »

Pas de visite chez les proches

Les autorités de la santé publique conseillent toujours d’ailleurs le travail à domicile, dans la mesure du possible. Et la distanciation sociale est toujours de rigueur. Cette première étape du déconfinement permettra aux femmes de ménage et aux gardiennes d’enfants d’aller chez les gens, mais pas aux citoyens de visiter leurs proches.

M. Ford, qui a été critiqué pour avoir accueilli chez lui deux de ses filles, à l’encontre des recommandations officielles, a admis que les gens avaient désespérément besoin de voir la famille. « Je comprends la douleur que vous vivez […] mais je vous demande seulement de tenir bon un peu plus longtemps et nous passerons à travers », a-t-il dit.

La ministre de la Santé, Christine Elliott, a d’ailleurs précisé que les autorités discutaient du concept de « bulles à deux ménages », comme l’ont fait d’autres provinces, notamment le Nouveau-Brunswick. Par ailleurs, le ministre des Finances, Rod Phillips, a indiqué que des mises à jour sur les rassemblements, les écoles et les garderies seraient annoncées la semaine prochaine.

Bien que la première étape du déconfinement commencera mardi, quelques mesures seront assouplies dès ce long week-end de la fête de la Reine en Ontario. Les terrains de golf pourront accueillir des joueurs à compter de samedi, mais les pavillons ne seront ouverts que pour les toilettes et les plats à emporter.

Les marinas, les clubs nautiques et les rampes de mise à l’eau pourront aussi rouvrir samedi, tout comme les parcs et terrains de camping privés pour les caravanes et les véhicules récréatifs, à condition que les propriétaires aient un contrat de saison complète. Les entreprises qui accueillent des animaux, comme les écuries, pourront permettre à leurs clients de venir voir leur animal et de pratiquer des activités, comme l’équitation.

Des taux de croissance faibles

L’Ontario a signalé jeudi 33 autres décès et 258 nouveaux cas de COVID-19, ce qui représente une augmentation de 1,2 % par rapport à la veille — le taux de croissance de nouveaux cas le plus faible depuis le début de mars, et le nombre de nouveaux cas le plus bas depuis fin mars.

Le bilan ontarien atteint maintenant un total de 21 494 cas. Ce bilan total comprend 1798 décès et 16 204 cas résolus, ce qui représente désormais plus de 75 % du total des cas. Les hospitalisations ont augmenté, même si le nombre de personnes aux soins intensifs et sous respirateur a diminué. Par ailleurs, le foyer de soins de longue durée à Bobcaygeon, où 29 résidents sont morts de la COVID-19, indique que l’éclosion a été matée.

Près de 17 500 tests de dépistage avaient été réalisés mercredi en Ontario, alors que la province s’efforce d’atteindre sa cible de 20 000 tests par jour. Le médecin-hygiéniste en chef, le docteur David Williams, devrait d’ailleurs annoncer jeudi que toute personne présentant des symptômes pourra dorénavant subir le test.

La ministre Elliott a écrit plus tôt jeudi sur son compte Twitter que cet élargissement du dépistage « aidera à identifier et à contenir de nouveaux cas et à surveiller tout changement dans la transmission communautaire, pour assurer la sécurité des Ontariens ». Elle soutient que presque tous les résidents et les travailleurs des foyers de soins de longue durée ont maintenant été testés, de sorte que le dépistage s’étendra à d’autres populations vulnérables, y compris les résidents des maisons de retraite, les refuges et les foyers de groupe.

Jusqu’ici, en Ontario, la décision d’offrir le test était basée sur des « évaluations cliniques » des patients, tout en priorisant certains groupes tels que les travailleurs de première ligne, les personnes en soins de longue durée et les travailleurs essentiels.