De passage à Montréal vendredi, le DHoracio Arruda avait un message pour les Montréalais qui sont impatients de goûter aux joies du déconfinement : « il n’y a personne qui a envie de vous enfermer. C’est seulement qu’il n’y a personne qui veut que vous tombiez malade !  »

Se disant « très heureux » d’être dans la métropole, celui qui se présentait comme un fier « 450 » a voulu consacrer une partie de sa journée « aux plus pauvres » en s’attardant au sort des sans-abris.

Mais il en a profité, lors d’un point de presse, pour demander aux Montréalais d’être patients et de respecter les directives de la santé publique. Il a précisé que lorsque la situation sera moins instable à Montréal, il sera possible de déconfiner la ville.

À ceux qui ne portaient pas de masque et qui ne respectaient pas la distanciation sociale, il a exprimé à la blague qu’il avait envie « de leur taper les fesses ». « J’ai hâte qu’on se fasse un gros party ! Sur les plaines de Québec ou n’importe où ! Pis on va s’en faire des câlins ! Mais avant ça, il faut être ensemble et être patient », a-t-il lancé.

Après avoir rencontré la presse, le DHorracio Arruda a partagé des tartelettes portugaises avec quelques sans-abri et en a profité pour visiter les installations d’un centre de jour pour la population itinérante, situé à la Place du Canada, au centre-ville de Montréal, avec notamment la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et la directrice régionale de la santé publique, la Dre Mylène Drouin.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

À ceux qui ne portaient pas de masque et qui ne respectaient pas la distanciation sociale, le DHorracio Arruda a exprimé à la blague qu’il avait envie « de leur taper les fesses ».

Ce site alimentaire a été créé par la Ville de Montréal pour répondre aux besoins des plus démunis. « La pandémie nous a fait réaliser que ces gens-là avaient vraiment besoin d’aide, a expliqué Serge Lareault, commissaire aux personnes en situation d’itinérance à la Ville de Montréal. Lorsque la ville s’est arrêtée, ils n’avaient plus rien. Ils étaient affamés. Il n’y avait plus de centres de jour, il n’y avait plus de restaurants pour aller aux toilettes. Il fallait faire quelque chose. »

Une centaine d’employés de la Ville de Montréal ont été déployés dans ces centres de jour pour aider la population : « C’est une grosse opération !  », a ajouté avec fierté Serge Lareault.

Avant l’arrivée des autorités, une trentaine de personnes attendaient, en respectant les deux mètres de distanciation, l’ouverture du centre extérieur pour mettre la main sur un repas chaud du midi. « Awaye, ouvrez, on a faim nous autres », a dit le premier homme de la file d’attente. Quelques minutes plus tard, son souhait était exaucé.

Les employés de la ville qui s’occupaient de cette cantine mobile ont voulu faire plaisir au directeur national de la santé publique en lui cuisinant, ainsi qu’aux personnes en situation d’itinérance, des tartelettes portugaises. « Non, ce n’est pas vrai !, a lancé avec émotion le DArruda lorsqu’il a visité les installations. Vous avez fait des tartelettes portugaises !  »

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Le DHorracio Arruda a partagé des tartelettes portugaises avec quelques sans-abri et en a profité pour visiter les installations d’un centre de jour pour la population itinérante, situé à la Place du Canada.

Serge Lareault a entre autres mentionné au DArruda que Montréal compte environ 3000 personnes en situation d’itinérance : « Ce qui équivaut à la population de certaines villes à Québec ». Il était donc important de créer des refuges temporaires (en réquisitionnant notamment quatre hôtels) et d’offrir des repas dans des sites alimentaires comme celui que les autorités ont visité vendredi après-midi.