(Montréal) Comme elle l’a déjà fait pour les chantiers de construction et les autres industries relancées par le gouvernement du Québec, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a fait paraître, lundi, un « guide de normes sanitaires » dédié en vue de la réouverture des écoles et des garderies.

En soirée, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge s’est aussi adressé au personnel du réseau scolaire dans une lettre de trois pages, où il remercie tout le monde pour leurs efforts « afin de garantir un retour en classe graduel et sécuritaire ». Il ouvre également la porte à une rentrée progressive sur trois jours.

Les établissements préscolaires et les écoles primaires pourront progressivement recommencer à accueillir des enfants partout au Québec à compter de la semaine prochaine, sauf sur le territoire de la communauté métropolitaine de Montréal.

Le ministre suggère, par exemple que les enfants du préscolaire et du premier cycle du primaire commence le lundi, puis que s’ajoute le deuxième cycle le mardi et finalement le troisième cycle le mercredi.

Pour accompagner les directions et les enseignants ou éducateurs en garderie à adapter leurs routines et leurs locaux aux risques du coronavirus, la CNESST leur fournit des « trousses COVID-19 ».

D’abord et avant tout, on insiste sur l’interdiction de pénétrer dans l’établissement à toute personne présentant des symptômes de la COVID-19, comme la fièvre, la toux, des difficultés respiratoires ou une perte subite d’odorat ou de goût.

Chaque membre du personnel devrait répondre à un questionnaire et effectuer une autoévaluation chaque jour avant de se présenter sur son lieu de travail.

La CNESST appelle également à refuser l’accès à toute personne (élève ou membre du personnel) dont un proche habitant le même logement présente des symptômes ou se trouve en isolement en raison de la COVID-19.

Isoler les cas suspectés

Dans le cas où un élève, ou un enfant en garderie, développerait des symptômes alors qu’il se trouve à l’école, on prévoit un protocole d’intervention d’urgence.

On doit isoler l’enfant dans un lieu prévu pour ces circonstances et enfiler un masque de procédure. Puis, un seul membre du personnel doit rester avec lui après avoir enfilé des gants, une blouse, un masque et une visière.

Les parents de l’enfant doivent venir le chercher et repartir avec tous ses effets personnels dans un sac. On doit ensuite décontaminer tous les lieux et les objets avec lesquels l’enfant a été en contact.

Si un enseignant ou un éducateur développe des symptômes sur son lieu de travail, on lui demande de rentrer immédiatement à la maison.

Une nouvelle routine

En toute cohérence avec les consignes de la santé publique, le guide demande de tout faire pour respecter la distance de deux mètres entre les personnes tout au long de la journée.

Pour favoriser la distance physique, on demande d’éviter les accolades et les poignées de main. On propose aussi de limiter la circulation et les interactions entre membres du personnel.

Dans les classes, on suggère de nombreuses mesures, dont celle de limiter la durée des contacts, respecter les ratios d’élèves prescrits par le ministère de l’Éducation et s’assurer que les élèves n’utilisent qu’un seul bureau dans une seule classe.

Pour éviter les rassemblements, on demande de fermer les cafétérias et de décaler les heures de pauses. Ainsi, moins d’enfants vont circuler en même temps dans les couloirs. Les repas devraient se prendre au bureau de l’élève ou à l’extérieur en respectant la distanciation physique.

Équipement de protection

En général, le guide ne recommande pas le port de matériel de protection par les enseignants.

« Il n’est pas recommandé pour une enseignante ou un enseignant de porter un équipement de protection individuelle (EPI) pour se protéger de la COVID-19 », peut-on lire dans le document de la CNESST.

« La distanciation physique de deux mètres doit être respectée dans la mesure du possible », ajoute-t-on en conseillant aux enseignants qui voudraient porter un couvre-visage de consulter les consignes de bonnes pratiques à cet effet.

Malgré tout, le ministre Jean-François Roberge a annoncé dans sa lettre au personnel « avoir pris la décision de permettre le financement des couvre-visages ». Les centres de services scolaires pourront fournir le matériel sur demande.

En ce qui concerne le personnel qui œuvre auprès d’élèves handicapés ou en formation professionnelle, ce qui nécessite une proximité de moins de deux mètres de plus de 15 minutes, tous doivent « porter un masque de procédure et une protection oculaire en tout temps ».

Du côté des services de garde, une éducatrice qui doit laver, nourrir ou prendre un enfant dans ses bras doit attacher ses cheveux, puis se laver les mains et le cou ainsi que tout endroit touché par des sécrétions de l’enfant. Elle doit aussi se changer et déposer ses vêtements contaminés dans un sac.

Par ailleurs, des messages de sensibilisation doivent être affichés et on encourage à respecter les consignes d’hygiène de base comme se laver fréquemment les mains et tousser dans un mouchoir ou dans son coude. On demande aussi de désinfecter régulièrement les surfaces et les objets partagés.