(OTTAWA) Conscient que la pandémie de la COVID-19 risque d’avoir de lourdes conséquences pour de nombreux Canadiens en raison de la longue période de confinement, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé dimanche un investissement supplémentaire de 240,5 millions de dollars pour augmenter les services en matière de santé mentale.

Ce somme servira notamment à créer des plateformes et des applications numériques, à améliorer l’accès à des services de soutien virtuels en matière de santé mentale et à augmenter la capacité de prestation de soins de santé en ligne, a indiqué M. Trudeau durant sa conférence de presse à Rideau Cottage.

« Alors que nous contribuons tous à la lutte contre la COVID-19, il peut être difficile de composer avec tout ce qui se passe autour de nous et d’obtenir l’aide et les services dont nous avons besoin pour nous sentir bien. Il est important que nous prenions soin de nous-mêmes et de notre famille durant ces temps difficiles. Nous offrons donc plus de ressources en santé et d’outils virtuels en matière de santé mentale pour aider les Canadiens à traverser cette crise », a affirmé le premier ministre.

Depuis le début de la crise, le gouvernement Trudeau a financé diverses mesures pour augmenter les services en matière de santé mentale, notamment pour les jeunes et les personnes aînées. À titre d’exemple, il a annoncé un financement de 7,5  millions de dollars pour appuyer l’organisme Jeunesse, J’écoute afin d’offrir aux enfants et aux jeunes de l’aide en santé mentale et des services de counseling durant cette période difficile.

Une partie des fonds servira à soutenir le portail en ligne Espace mieux-être Canada, créé par le gouvernement fédéral durant la crise de la COVID-19. Ce portail offre aux Canadiens un accès gratuit à des ressources, à des outils et à des services de soutien professionnels pour favoriser le mieux-être et la résilience, ainsi qu’à des services de santé mentale et de toxicomanie.

Par ailleurs, M. Trudeau a aussi rappelé que les familles canadiennes auront droit à une bonification de l’allocation canadienne pour enfants de 300 $ par enfant en mai. Cette mesure avait été annoncée en mars.

Propos de Pompeo : Trudeau prudent

Alors que le secrétaire d’État américain Mike Pompeo affirmait dimanche qu’il existait un « nombre significatif de preuves » que le nouveau coronavirus provient d’un laboratoire de la ville chinoise de Wuhan, berceau de la pandémie, le premier ministre s’est montré prudent. Il n’a pas voulu indiquer si le gouvernement canadien avait également vu de telles preuves.

« Quant à savoir où et comment ce virus a commencé, je sais que c’est intéressant de le savoir. Mais nous, notre préoccupation, c’est vraiment de savoir ce qu’il faut faire maintenant et comment on va aider les gens maintenant. Les questions vont continuer de se poser. On va continuer de chercher des réponses. Mais vraiment, notre priorité pour les semaines à venir doit être sur tout ce que l’on peut faire pour protéger les Canadiens actuellement », a-t-il affirmé.

Interrogé sur la chaîne ABC dimanche, le chef de la diplomatie américaine a affirmé qu’il existait des « preuves immenses » que le nouveau coronavirus provient d’un laboratoire de Wuhan.

« Il existe des preuves immenses que c’est de là que c’est parti », a insisté le secrétaire d’État américain, refusant de dire s’il pensait que le virus avait été libéré intentionnellement par Pékin.

« La Chine est connue pour sa propension à infecter le monde et à utiliser des laboratoires ne respectant pas les normes », a-t-il développé. « Ce n’est pas la première fois que le monde est mis en danger à cause de virus provenant de laboratoires chinois ».

Mike Pompeo a par ailleurs dit regretter le manque de coopération des autorités chinoises afin de faire la lumière sur l’origine de la pandémie. « Ils continuent d’empêcher l’accès aux Occidentaux, aux meilleurs médecins », a-t-il dénoncé. « Il faut que nous puissions aller là-bas. Nous n’avons toujours pas les échantillons du virus dont nous avons besoin ».

Le président Donald Trump avait déjà lié jeudi le nouveau coronavirus à l’Institut de virologie de Wuhan et menacé la Chine de taxes punitives.

– Avec l’Agence France-Presse