(Mission) Un groupe de défense des droits des détenus veut que les prisonniers d’une institution fédérale de la Colombie-Britannique, ravagée par une éclosion de la COVID-19, sachent que des gens dans la collectivité luttent pour leur sécurité.

Meenakshi Mannoe, du Vancouver Prison Justice Day Committee, a dit que les membres se rassemblaient dimanche devant l’établissement Mission et faisaient du bruit dans leur voiture, ou à une distance sécuritaire.

Le comité demande la prise en charge urgente des prisonniers du Canada et la libération immédiate de détenus, pour assurer de la distance physique et des quarantaines adéquates.

Les peines infligées aux détenus ne devraient pas inclure l’exposition à une maladie respiratoire potentiellement mortelle causée par le coronavirus, a déclaré Mme Mannoe.

« Nous voulons leur faire savoir que nous sommes ici et que nous faisons du bruit, a dit Mme Mannoe. Nous demandons que tous les ordres de gouvernement et le Service correctionnel du Canada prennent des mesures pour assurer aux gens des conditions de vie sécuritaires. »

Le groupe plaide aussi pour des tests plus étendus de tous les prisonniers et à des mises à jour quotidiennes pour les membres de leur famille.

Près de 40 organisations demandant une enquête immédiate sur la mort d’un détenu à la prison, le mois dernier.

L’établissement de Mission connaît la plus importante éclosion parmi les prisons du Canada. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a déclaré que 133 détenus et membres du personnel ont été déclarés positifs à la COVID-19.

Au Canada, 290 détenus sous responsabilité fédérale ont été infectés, dont 155 se sont rétablis, selon des chiffres fédéraux publiés samedi.

Il y a eu 41 cas actifs parmi les agents correctionnels sur un total de 84 qui se sont révélés positifs depuis le début de la pandémie, a déclaré samedi le Syndicat des agents correctionnels du Canada.

Dans une déclaration publiée dimanche, le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, reconnaît que le gouvernement est au courant des dangers qui menacent la population carcérale et les employés pendant la pandémie.

« La situation touchant la COVID-19 est difficile et évolue rapidement. Nous continuerons à nous adapter lorsque celle-ci l’exigera », a-t-il déclaré.

Dimanche, le Service correctionnel du Canada (SCC) a déclaré par communiqué qu’il s’efforce de limiter la propagation du virus dans chacune de ses prisons.

Les détenus qui présentent des symptômes ou dont le test de dépistage de la COVID-19 est positif sont médicalement isolés et le personnel et les détenus reçoivent des masques et des informations sur la façon de les utiliser, selon une déclaration du SCC.

Des protocoles de nettoyage sont en place, dont la désinfection des aires communes et des surfaces fréquemment touchées.

Le service correctionnel a suspendu les visites, les absences temporaires, sauf en cas de nécessité médicale, et tous les transferts interrégionaux et internationaux de détenus.

Le 25 avril, le service correctionnel a dit que tous les détenus de la prison à sécurité moyenne de Mission avaient été dépistés pour le virus, mais de nouveaux cas continuent d’être identifiés.

À la suite des recommandations d’experts, la prison a installé de nouvelles stations de lavage des mains et amélioré les fournitures d’hygiène.

L’établissement a désormais des infirmières sur le site 24h/24, ainsi qu’une couverture médicale quotidienne.

« Nous travaillons avec diligence, souvent 24 heures sur 24, pour empêcher la propagation du virus. La situation est à la fois difficile et en rapide évolution, a mentionné le service correctionnel, par communiqué. Nous continuons à adapter notre réponse et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la sécurité de nos employés et détenus. »

Le 21 avril, une prisonnière déclarée positive à la COVID-19, à l’établissement Joliette, a déposé une demande d’autorisation de recours collectif contre la gestion de la pandémie par le SCC.

La Commission des libérations conditionnelles du Canada a déclaré qu’elle avait tenté de rationaliser les processus et d’accélérer les décisions.

Dans certains cas, les libérés conditionnels peuvent être autorisés à rentrer chez eux au lieu de s’installer dans une maison de transition, a indiqué la commission.