(New York) La biotech américaine Gilead Sciences a affirmé jeudi vouloir augmenter le rythme de production du remdesivir, un antiviral qui pourrait être utilisé comme médicament pour les patients atteints de la maladie COVID-19.

L’entreprise, qui a publié jeudi ses résultats trimestriels, estime que plus de 140 000 traitements de remdesivir pourraient être produits d’ici fin mai, 1 million avant décembre et plusieurs millions en 2021.

Cet antiviral expérimental aiderait les malades de la COVID-19 hospitalisés à se rétablir plus vite, selon les résultats préliminaires d’un grand essai clinique dévoilé mercredi par les Instituts de santé américains (NIH).

Les résultats préliminaires ne montrent cependant pas si le médicament permet de sauver des vies.  Une étude chinoise sur le médicament s’est par ailleurs montrée non concluante.

« Notre priorité du moment est à la fois de poursuivre notre travail sur le remdesivir et nos engagements avec les gens qui dépendent de nos médicaments », a affirmé le patron de Gilead, Daniel O’Day, dans un communiqué.

La biotech dit avoir dépensé environ 50 millions de dollars pour la recherche et le développement du remdesivir au premier trimestre.

Avec un chiffre d’affaires global de 5,5 milliards de dollars entre janvier et mars (+5 % sur un an), Gilead a fait un peu mieux que les attentes du marché.

Le bénéfice net s’élève à 1,6 milliard de dollars. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, ils est de 1,68 dollar, mieux que la prévision des analystes de 1,57 dollar.

Les revenus ont bénéficié « d’un montant estimé de 200 millions de dollars liés à l’augmentation des habitudes d’achat des consommateurs et des ordonnances médicales, essentiellement aux États-Unis, en raison du coronavirus », indique l’entreprise dans un communiqué.

Si elle assure que son activité du premier trimestre n’a pas été particulièrement lestée par la pandémie, la biotech s’est montrée plus mesurée pour les mois à venir.

« La COVID-19 pourrait affecter l’entreprise à court terme en raison de facteurs comme un moins grand nombre de patients ayant accès à un traitement contre le VIH et l’hépatite C, mais l’impact de tels développements est incertain », estime Gilead.

Le groupe juge également que les lourds investissements pour développer et produire le remdesivir pourraient lui faire courir un risque financier.

A Wall Street, l’action de Gilead baissait de 1,5 % dans les échanges électroniques après la clôture.