(Montréal) Lorsque le Québec aura traversé cette crise du coronavirus, il faudra tenir des « états généraux » sur la façon dont on veut traiter les personnes vulnérables au Québec.

C’est l’idée que lance la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) qui représente 5000 travailleurs dans le réseau de la santé et des services sociaux.

« C’est l’ensemble du réseau qui craque. La COVID nous remet en pleine face ce qu’on ne voulait pas voir. Il faut une réflexion globale, comme société, sur comment nos réseaux doivent s’occuper des plus vulnérables », a plaidé en entrevue le président de la CSD, Luc Vachon.

Il verrait bien de tels états généraux l’automne prochain.

Pour lui, il ne s’agit pas d’adresser des blâmes ou de trouver un ou des coupables, mais bien de réfléchir collectivement à la façon dont on traite les plus vulnérables dans la société. Et comment on estime qu’ils devraient être traités.

« Ce serait totalement injuste d’imputer au gouvernement qui est là la responsabilité de tous les malheurs. C’est quelque chose qui s’est fait sur plusieurs années », a affirmé Luc Vachon.

« L’idée, ce n’est pas de trouver des blâmes, mais des solutions. »

Ces états généraux réuniraient tant les représentants des travailleurs que les associations de résidents, de personnes âgées, de personnes handicapées, d’employeurs, d’acteurs du réseau de la santé et des services sociaux, décrit-il.

À ceux qui diraient, l’automne prochain, «ce n’est pas le temps des grandes réflexions, il faut relancer l’économie», M. Vachon répond : « si on ne fait pas de post mortem là, je ne sais pas ce que ça va nous prendre. Selon certains, ce n’est jamais le temps de faire de grandes réflexions sociales. »

Même si la CSD est une centrale syndicale, M. Vachon affirme qu’il ne faut pas s’arrêter seulement aux conditions de travail des employés du réseau, tant privé que public. « Il faut penser à l’accompagnement, à la façon dont on dispense les soins, à l’encadrement, à avoir les outils nécessaires. »

« À l’heure actuelle, les conditions des soins… Les travailleurs sont minutés ; ils n’ont pas le temps de parler aux résidents. Les gens qui vont travailler là le font pour des valeurs humaines. Mais là, ce sont des mandats mécaniques et administratifs », déplore le dirigeant syndical.