(Montréal) Alors que Québec prévoit annoncer la semaine prochaine un plan de réouverture graduelle des classes, des syndicats de chauffeurs d’autobus d’écoliers s’inquiètent pour leurs membres, souvent âgés, donc plus vulnérables au coronavirus.

Le syndicat des Teamsters, affilié à la FTQ, qui en représente 1500, rapporte que le tiers d’entre eux ont 60 ans et plus.

La Fédération des employés des services publics de la CSN rapporte qu’en 2015, le comité spécialisé sur la main-d’œuvre dans l’industrie des transports affirmait que 14 % d’entre eux avaient 65 ans et plus.

Certains pourraient donc être tentés de prendre leur retraite et de ne pas revenir au boulot, vu le risque, craint-on.

Or, l’industrie du transport scolaire accusait déjà une pénurie de chauffeurs avant la pandémie de coronavirus. Il faut dire que les salaires ne sont pas très élevés et que les horaires brisés — travail tôt le matin et fin d’après-midi — sont déjà peu attirants.

Le syndicat des Teamsters demande donc dans ce contexte que les chauffeurs soient mieux protégés. Il fait valoir que la règle de distanciation est difficile à faire respecter lorsque les enfants entrent dans l’autobus, particulièrement avec les plus jeunes.

« On reçoit beaucoup d’appels de nos membres qui expriment de l’incertitude, de l’inquiétude », a rapporté Stéphane Lacroix, directeur des communications du syndicat des Teamsters.

Il se dit aussi préoccupé pour les chauffeurs de berlines scolaires, qui transportent des enfants handicapés et qui doivent être près d’eux, notamment pour attacher leur ceinture de sécurité.

Il souligne également que 20 % des chauffeurs sont des mères monoparentales, qui craignent donc particulièrement d’être malades, puisqu’elles sont le seul adulte à la maison pour s’occuper des enfants.

Pour toutes ces raisons, les chauffeurs doivent être mieux protégés, plaide M. Lacroix. Sinon, « certains ne retourneront pas travailler, parce que leur niveau d’inquiétude est trop élevé », prévient-il.

Les panneaux de plexiglas sont un outil de prévention, certes, mais « on préférerait quelque chose de validé scientifiquement pour que les chauffeurs soient rassurés » lors de l’éventuelle rentrée, fait-il valoir.