(Montréal) Les syndicats de la Société québécoise du cannabis craignent que leurs membres qui éprouveraient des symptômes s’apparentant au coronavirus viennent tout de même travailler, de crainte de perdre leurs congés de maladie.

À l’heure actuelle, s’ils éprouvent des symptômes s’apparentant à la COVID-19 et se placent volontairement en quarantaine, ils doivent écouler leurs congés de maladie, bien que la SQDC ait été incluse dans les services essentiels par le gouvernement Legault.

« Nous, on imagine qu’il y en a qui vont rentrer travailler pour ne pas perdre leurs journées de maladie », posant ainsi un risque pour leurs collègues et pour la clientèle, a dit David Clément, président de la section locale 5454 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Le SCFP, qui est affilié à la FTQ, représente la majorité des 700 syndiqués de la Société québécoise du cannabis.

« Pour nous, c’est comme si les travailleurs devaient faire un retrait à leurs frais », a-t-il critiqué en entrevue mercredi.

SQDC : « directive respectée »

La SQDC, de son côté, a expliqué que conformément à la directive gouvernementale, ceux qui doivent se mettre en isolement parce qu’ils ont une maladie chronique ou reviennent de voyage, ou parce qu’ils ont une directive en ce sens d’une autorité compétente ou pour responsabilités familiales, continuent de toucher leur salaire.

Toutefois, effectivement, pour ceux qui éprouvent des symptômes s’apparentant à la COVID-19 et qui se placent en isolement, la SQDC indique qu’ils ont une banque de congés de maladie prévue dans la convention collective.

« En attendant les résultats du test, l’employé est rémunéré à même sa banque de congés maladie », a confirmé la société d’État.

Et le tir sera ajusté « si le diagnostic est confirmé ». L’employé touchera alors son salaire et les congés de maladie qui avaient été puisés dans sa banque lui seront redonnés, a-t-on précisé par courriel.

La SQDC a précisé que la convention collective prévoit une banque de congés maladie qui peut atteindre plus de 50 heures, pour un employé à temps complet, et au prorata du nombre d’heures de travail pour les autres employés.

La SQDC estime donc qu’elle ne contrevient pas à la directive gouvernementale.