(Montréal) La Dre Joanne Liu, qui a été présidente internationale de l’organisme Médecins sans frontières (MSF) de 2013 jusqu’à l’année dernière, estime que l’un des grands défis des autorités canadiennes pendant la crise de la COVID-19 est de composer avec le manque d’expérience des réseaux de santé face à des pandémies.

En entrevue au réseau de télévision Global, elle a évoqué l’actuelle rareté de l’équipement de protection dans les lieux de soins. La Dre Liu affirme qu’il est légitime pour le personnel soignant de limiter certaines de ses interventions s’il n’a pas l’impression d’être protégé adéquatement.

Dans la lutte à la pandémie de COVID-19, le CHU Sainte Justine de Montréal profite du retour dans son équipe médicale de la Dre Liu et de sa vaste expérience.

Elle a entrepris son travail de terrain à Médecins sans frontières en 1996 et participé par la suite à une vingtaine de missions en Asie centrale, en Afrique et au Moyen-Orient. Pendant son mandat à la présidence, l’organisation est intervenue dans plusieurs dizaines de pays, notamment en Afrique en 2014 lors de la crise du virus de l’Ebola.

La pédiatre originaire de Québec a expliqué que les besoins de personnel à Sainte-Justine l’ont incitée à remettre à plus tard la rédaction d’un livre qu’elle projetait.

La Dre Liu, qui est maintenant âgée de 54 ans, approuve par ailleurs l’aménagement de lieux séparés pour traiter les patients atteints de la COVID-19, comme l’a fait l’Hôpital Notre-Dame, à Montréal. Elle signale que cette suggestion avait été faite par Médecins sans frontières lors de l’éclosion du virus de l’Ebola en Afrique.

Joanne Liu fait aussi part de sa préoccupation à propos de la santé mentale de toutes les personnes appelées à travailler en public pendant la crise, qu’il s’agisse de médecins, de personnel soignant, de chauffeurs d’autobus ou de commis d’épicerie. Elle craint la multiplication de cas de stress pendant et après la pandémie et propose l’établissement d’une ligne téléphonique d’aide accessible en tout temps.