(Québec) Les Québécois en attente d’une chirurgie ou d’un traitement contre le cancer semi-urgent, reporté en raison de la COVID-19, pourraient bientôt être rappelés à l’hôpital.

La ministre de la Santé, Danielle McCann, a décidé de jeter du lest et de permettre plus d’actes, après avoir constaté que suffisamment de lits (7000) avaient été libérés pour les patients atteints de la COVID-19.

Lundi dernier, la Société canadienne du cancer avait sonné l’alarme, disant observé que de nombreux Québécois atteints d’un cancer vivaient dans la peur que leur maladie progresse pendant la crise sanitaire.

La Société craignait entre autres que le Québec soit en train de créer une « liste d’attente » qui allait être très difficile à gérer après la crise. Le cancer n’arrête pas, avait-elle fait valoir.

Jeudi après-midi, la ministre McCann a expliqué sa décision en disant que « la situation au niveau des masques N95 s’est un peu améliorée ». En outre, a-t-elle affirmé, « notre banque de sang est en meilleure position ».

« Est-ce qu’on a ce qu’il faut ? Ce que je veux dire aujourd’hui, c’est que la situation s’est un petit peu améliorée et que là, on va pouvoir probablement ouvrir un petit peu sur des situations qui sont entre deux, a déclaré Mme McCann en conférence de presse. Je pense qu’on va ouvrir un peu dans les prochains jours. »

Invité à préciser, le ministère de la Santé a affirmé dans un message à La Presse canadienne avoir entendu « les préoccupations de la population en attente de chirurgies semi-urgentes qui ont été reportées ».

« Nous parlons majoritairement de chirurgies cardiaques et oncologiques », a expliqué la relationniste Marie-Claude Lacasse.

Un comité d’expert fournira des directives au réseau pour la reprise de certaines activités chirurgicales semi-urgentes dans les prochains jours, selon la confirmation de l’arrivée des masques N95, a-t-elle ajouté.

Combien de chirurgies ou de traitements pourront être réalisés ? Dans quels hôpitaux ? « Ce sera à déterminer selon la disponibilité des ressources […] et selon l’évolution de la pandémie. »

Le ministère de la Santé explique également que ce sont des comités cliniques dans les établissements qui choisiront qui recevra sa chirurgie ou son traitement.

« Notre priorité était de libérer des lits et se préparer à la crise, affirme Mme Lacasse. Nous cherchons à atteindre un équilibre entre la préparation pour les cas COVID 19 et continuer les services pour les patients. »

La Société canadienne du cancer estime qu’en 2020, il y aura 225 800 nouveaux cas de cancer au Canada, dont 56 600 au Québec.