Un délai de paiement annoncé par erreur par la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) frustre l’industrie du camionnage, lourdement impactée par la crise de la COVID-19.

Fin mars, les entreprises du secteur ont cru avoir obtenu six mois supplémentaires pour verser les millions de dollars en immatriculation qu’elles devaient collectivement payer au 1er avril. C’est l’information qui avait été transmise par la SAAQ à l’organisation pancanadienne en charge du camionnage, le Conseil canadien des administrateurs en transport motorisé (CCATM), avant d’être relayée aux entreprises.

Mais dans les jours suivants, la SAAQ a fait marche arrière et a annoncé que le paiement des immatriculations n’était finalement pas repoussé.

« Il y a de la frustration, c’est certain », a dit Marc Cadieux, de l’Association du camionnage du Québec. « Les transporteurs me demandent pourquoi ils ont reculé. »

À la SAAQ, on explique qu’un fonctionnaire a fait une gaffe en transmettant un message non-confirmé.

« Un employé a communiqué cette information, qui n’était à ce moment qu’une option, comme étant une décision alors que la décision n’avait pas été prise », a expliqué par courriel le porte-parole Mario Vaillancourt. « C’est une erreur de bonne foi et nous sommes désolés de cette confusion. »

Selon Marc Cadieux, l’imbroglio est particulièrement frustrant parce que beaucoup d’autres provinces canadiennes ont accordé des délais de paiement pour les immatriculations.

« Nos transporteurs ici ont besoin de leurs liquidités pour tenter de passer à travers la tempête », a-t-il dit. Certains de leurs clients ne peuvent plus acquitter leur facture en temps opportun, alors qu’ils doivent continuer à payer les salaires et le carburant rubis sur l’ongle.

L’immatriculation des camions représente une dépense importante pour une entreprise de ce secteur : un paiement de quelques milliers de dollars doit être acquitté pour chaque camion. La Presse a rapporté cette semaine que devant le ralentissement économique et l’incertitude pour le futur, certaines entreprises préféraient remiser des véhicules, afin d’éviter de payer ses assurances et son immatriculation.