(Montréal) Une nouvelle application doit permettre aux autorités montréalaises d’avoir une « cartographie » plus précise des cas de la COVID-19 et des secteurs où les gens présentent des symptômes.

En fait, il s’agit d’une application conçue à Toronto et qui a été traduite en français pour le Québec ; elle porte le nom de « aplatir.ca » ou « flatten.ca » en anglais.

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La directrice de la santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, invite les Montréalais à se rendre sur le site pour remplir un questionnaire, les assurant du respect de leur vie privée.

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La directrice de la santé publique de Montréal, Dre Mylène Drouin

Il s’agit d’établir des données générales pertinentes, et aucunement de recueillir des renseignements personnels.

Environ 300 000 personnes ont participé ailleurs au pays, et 6000 Montréalais ont déjà rempli le questionnaire, a précisé Mme Drouin, vendredi après-midi, en point de presse.

À ses côtés, François Croteau, membre du comité exécutif et responsable de la Ville intelligente, a salué le travail extraordinaire des employés des technologies de la Ville.

« Ces gens travaillent dans l’ombre […] pour que les technologies puissent aussi nous aider dans le combat que nous menons », a-t-il déclaré.

En répondant au questionnaire sur leur état de santé, les usagers contribuent à l’identification « des régions où il existe des zones vulnérables, potentielles et cas confirmés de COVID-19 ». « Ces informations sont utilisées pour les systèmes de santé afin d’optimiser les ressources », peut-on lire sur le site de « Flatten ».

« Ce sondage n’a pas pour but de faciliter le diagnostic, ni de servir d’auto-évaluation pour la COVID-19 », fait-on valoir, rappelant de s’adresser à des professionnels de la santé si l’on soupçonne d’être atteint de la COVID-19.

Vigilance et solidarité

En vue de la fin de semaine, Mme Drouin en a profité pour rappeler la directive de se « limiter aux sorties essentielles » et de pratiquer la distanciation sociale.

Elle a tenu à souligner qu’il ne s’agissait pas d’instaurer un « climat de dénonciation », et « certainement pas pour les plus vulnérables et marginalisés ».

« Il faut être solidaire à travers tout ça », a-t-elle fait valoir.

Les autorités montréalaises ont serré la vis auprès des gens qui refusent de suivre les consignes de sécurité dans les parcs de la métropole.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait annoncé jeudi que la présence policière serait accrue dans six grands parcs de la ville : du Mont-Royal, Jeanne-Mance, Laurier, Lafontaine, de Maisonneuve et le long du canal de Lachine. Les agents des quartiers doivent aussi être plus présents dans les parcs locaux.

L’état d’urgence sur l’île — décrété le 27 mars — a été prolongé pour une durée de cinq jours.

L’Agglomération de Montréal l’a souligné, vendredi, rappelant que la mesure lui accorde des pouvoirs exceptionnels, notamment pour la mobilisation des ressources matérielles et humaines requises à la lutte à la COVID-19 et pour intervenir efficacement auprès de la population.

2837 cas

La progression du nombre de cas recensés sur l’île a été beaucoup moins importante que la veille, avec un peu moins de 200 cas de plus en environ 24 heures.

La Direction de la santé publique a fait état de 2837 cas, incluant 169 hospitalisations. Vingt-neuf personnes sont décédées sur l’île depuis le début de l’éclosion.

Le nombre de personnes travaillant dans le milieu de la santé ayant contracté le virus s’élève à 175.

Comme ailleurs au pays, la situation dans les établissements pour personnes âgées demeure critique.

Un nombre total de 22 centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) et de résidences privées pour aînés (RPA) sont « en éclosion ».