Leur nom fait frémir tant leur taux de mortalité est élevé, au-dessus de 40 %. Ebola, Nipah, Hendra, H5N1 et, surtout, Marburg sont les virus les plus mortels qui ont touché l’humanité depuis 50 ans.

Le pire, le virus de Marburg, découvert en 1967, a tué près de 8 personnes sur 10 atteintes lors de la flambée entre 1998 et 2000 en République démocratique du Congo. Il porte le nom de la ville d’Allemagne où il a été identifié pour la première fois, après que des singes infectés eurent été importés d’Ouganda.

Il s’agit d’une fièvre hémorragique provoquée par un virus de la même famille que celui de l’Ebola. Il aurait fait un demi-millier de victimes.

Le Nipah, lui, a été identifié pour la première fois en 1998 en Malaisie, transmis à l’humain par des porcs contaminés. Il est réapparu en 2004 au Bangladesh après que des personnes eurent bu du jus de palmier dattier contaminé par des chauves-souris. On a répertorié environ 400 victimes.

Enfin, le Hendra, identifié en 1994, est apparu 12 fois depuis ce temps, chaque fois en Australie. Il s’agit d’une maladie qui touche chevaux et humains, pouvant engendrer de graves maladies respiratoires et des atteintes neurologiques mortelles. Sur 7 personnes atteintes, 4 en sont mortes.

Il n’existe aucun vaccin contre ces trois maladies.

COVID-19 et ampleur

La dangerosité même de ces virus, qui tuent dans une proportion effarante leurs hôtes, a fait en sorte qu’ils se sont relativement peu répandus. À l’exception dramatique de l’Ebola, dont on estime le nombre de morts à environ 15 000, le nombre de victimes de la plupart des virus meurtriers se compte au plus par centaines.

« Les virus les plus pathogéniques sont souvent ceux qui se propagent le moins », rappelle Marc-André Langlois, épidémiologiste à l’Université d’Ottawa.

Le nombre parfois peu élevé de personnes atteintes, par exemple dans le cas de la Hendra, fait également en sorte que le taux de mortalité est sujet à caution. « Le tableau est incomplet si on ne présente pas la population totale atteinte », dit M. Langlois, rappelant que le H7N9, par exemple, a touché quelque 350 personnes et le H5N1, environ 500.

Ces statistiques ne permettent pas, loin de là, de banaliser le danger de la COVID-19 et de son taux de mortalité de 2,2 %. En quatre mois, la COVID-19 a déjà fait trois fois plus de morts que l’Ebola depuis 1976.

« Si on laisse aller l’épidémie de COVID-19, la proportion de personnes touchées sera très élevée, précise Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut de santé publique du Québec. Le H1N1 a touché 40 % des gens, la COVID-19 pourrait excéder largement 80 % s’il n’y a pas de mesures prises pour empêcher sa propagation. »