(QUÉBEC) Alors que ce sont maintenant 519 résidences pour personnes âgées qui sont touchées par la COVID-19 au Québec, le gouvernement Legault resserre les règles et propose une réorganisation du travail pour freiner la propagation du nouveau coronavirus, particulièrement mortel chez les personnes de 70 ans et plus.

« Là, on va être encore plus sévère pour les entrées et les sorties dans chaque résidence », a prévenu François Legault, mercredi. « Ma grande inquiétude actuellement concerne les résidences pour personnes âgées. Sur à peu près 2200 résidences, on en a 519 où on a au moins un cas », a-t-il ajouté.

Il faut en faire plus, a insisté le premier ministre, pour limiter au maximum les risques de contamination dans les résidences. Cela se traduira par un contrôle plus serré du personnel qui entre et sort des établissements – publics et privés. La ministre de la Santé, Danielle McCann, parle d’une « une réorganisation du travail ».

Il faut, dès maintenant, éviter que des employés se déplacent d’un établissement à l’autre. Il faudra aussi revoir les plans pour les infirmières qui proviennent des CLSC. « On a un effort important à faire de ce côté-là […] notre plus grand défi actuellement, ce sont les résidences pour personnes âgées et les CHSLD », a admis Mme McCann.

« Ce qu’il faut, c’est minimiser le nombre de personnes qui viennent dans les résidences », a-t-elle ajouté. « Alors [il faut] que ce soit les mêmes personnes, en nombre plus petit possible, qui viennent dans une résidence […] et même des services qu’on achète là, de différents organismes [il faut que] soit les mêmes personnes. »

Québec offrira aussi au personnel soignant de ces résidences de séjourner à l’hôtel, si possible pour eux, pour limiter leurs déplacements. « Je comprends que tout le monde ne pourra pas accepter ça […], mais il faut réduire les possibilités d’avoir du personnel qui est infecté et qui vient travailler », a nuancé M.  Legault.

Le premier ministre a par ailleurs indiqué que « dans les prochains jours », on annoncera « des bonifications de salaires des préposés, incluant dans le secteur privé ».

« ZONES CHAUDES, ZONES FROIDES »

Le directeur national de la santé publique, le DHoracio Arruda, a évoqué la présence de « zones chaudes » et de « zones froides » dans les résidences pour aînés, faisait allusion au nombre de cas par établissement. « Ce qu’on fait, c’est des approches. Ça dépend de chacun des milieux », a-t-il expliqué.

« Chaque fois qu’il y a un centre qui est touché, on fait un diagnostic. […] Il y a tout un plan qui s’en vient pour aider la participation du personnel pour leur donner des conditions idéales […] des conditions pour s’isoler ou qu’il n’y ait pas de perte de revenus. On a une série d’actions, analysée au cas par cas, milieu par milieu ».

Dans les « zones chaudes », en CHSLD précisément, la ministre Danielle McCann a précisé que les personnes atteintes du virus sont déplacées, « même si on n’aime pas déplacer des personnes âgées », dans un secteur où on « dédit du personnel avec tout le matériel de protection » nécessaire.

Les visites sont interdites dans tous les lieux d’hébergement pour personnes âgées depuis la mi-mars en raison de la pandémie de la COVID-19. Les personnes de plus de 70 ans sont particulièrement vulnérables à ce virus avec un taux de mortalité de 8 %. Cette statistique bondit à 14,8 % pour les aînés de plus de 80 ans.