En voyant ses urgences envahies par des parents voulant faire tester leurs enfants pour la COVID-19, le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine a mis sur pied en vitesse une clinique de dépistage, mercredi.

La Dre Caroline Quach, microbiologiste-infectiologue et pédiatre au CHU Sainte-Justine, dit avoir appris seulement mardi que la clinique désignée de dépistage, située dans l’ancien Hôtel-Dieu à Montréal, ne testait que les adultes. Les parents qui appelaient au 811 pour que leurs enfants passent le test de la COVID-19 se faisaient diriger vers les urgences du CHU Sainte-Justine, qui ont rapidement été débordées.

On croyait que les cliniques de dépistage de COVID voyaient les enfants. Ce n’est pas le cas.

Le Dr Antonio D’Angelo, chef du département de pédiatrie d’urgence du CHU Sainte-Justine

Mercredi, la moitié des salles des urgences du CHU Sainte-Justine était occupée par des parents voulant faire tester leur enfant pour la COVID-19.

Rendez-vous nécessaire

Le CHU Sainte-Justine a réagi très rapidement et a ouvert dès mercredi après-midi une clinique de dépistage. « En termes de contingence, c’est une façon de délester les activités de l’urgence et de permettre à l’urgence de voir les cas qui nécessitent des soins aigus », explique la Dre Quach.

« Il fallait agir vite pour continuer d’assurer la qualité de nos soins aux urgences », ajoute le Dr D’Angelo. Celui-ci affirme que les urgences ne sont pas un endroit approprié pour dépister la COVID-19, puisque chaque dépistage prend du temps et ralentit le flot des urgences.

Les parents voulant faire tester leur enfant pour la COVID-19 doivent, comme pour les patients adultes, d’abord appeler le 811. Un rendez-vous leur est ensuite donné.

Réouverture d’une vieille unité

Depuis la fin du mois de janvier, trois réunions par semaine ont lieu au CHU Sainte-Justine pour se préparer à l’arrivée de la COVID-19. « On prépare les scénarios. Que faire si on manque de matériel ? Si plusieurs membres du personnel sont absents ? Où mettre nos patients hospitalisés ? » explique la Dre Quach.

L’établissement possédait un plan de pandémie qui datait de 2009, année où la planète a été frappée par la grippe A H1N1. Mais depuis, le CHU Sainte-Justine a déménagé dans de nouveaux locaux. Le plan de pandémie a dû être revu.

Au cours des dernières semaines, l’hôpital a décidé de rouvrir son unité de maladies infectieuses qui se trouve dans son ancienne bâtisse. Cette unité pourra éventuellement accueillir les petits patients qui devraient être hospitalisés en raison de la COVID-19.

Le CHU Sainte-Justine a aussi mis sur pied un plan de contingence qui détermine quels services seront suspendus si la pandémie prend de l’ampleur. Si les cas venaient à se multiplier, les rendez-vous non urgents de patients en clinique externe seraient par exemple repoussés. Tout comme les interventions chirurgicales électives.

Même si le CHU Sainte-Justine se prépare, la Dre Quach rappelle que les enfants sont pour l’instant moins touchés par la COVID-19 que les personnes plus âgées. « Le réseau adulte risque d’être plus touché que nous », prévoit-elle. Mais peu importe, la préparation va bon train, assure la spécialiste.

Isolement volontaire pour 50 personnes à Québec

Les autorités sanitaires ont recommandé mercredi à au moins 50 personnes de la région de Québec de rester en isolement volontaire pour prévenir la propagation de la COVID-19. Ces 50 personnes ont toutes subi un test de dépistage mercredi, lors de la première journée d’activité d’une clinique vouée au coronavirus à Québec. « On était à pleine capacité, on a vu le maximum de gens qu’on pouvait voir », explique Mathieu Boivin, porte-parole du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Ces 50 personnes sauront d’ici 24 à 36 heures si elles sont porteuses du virus. Mais en attendant, les autorités sanitaires leur ont fortement recommandé de rester à la maison jusqu’à ce qu’elles obtiennent le résultat. La région de la Capitale-Nationale ne dénombre pour l’instant aucun cas de COVID-19.