(New York) Face au coronavirus, de nombreuses universités américaines généralisent les cours en ligne : les prestigieux établissements de Harvard, Princeton, Columbia, Berkeley, qui comptent des dizaines de milliers d’étudiants, ont annoncé la suspension totale ou partielle de leurs cours en classe pour passer à l’enseignement virtuel.

Contrairement à certains pays comme l’Italie ou le Japon, aucune fermeture générale des établissements n’a été prononcée, et ces universités, souvent privées, prennent chacune leur décision.  

Alors que la relâche hivernale débute en fin de semaine, l’université de Harvard a annoncé mardi qu’après une phase de « transition », elle basculerait complètement sur l’enseignement en ligne à partir du jour de rentrée prévu, le 23 mars.

« Ne revenez pas après la relâche »

La célébrissime université de Cambridge, près de Boston, a demandé à ses étudiants -36 000 au total– de « ne pas revenir après la relâche » et de continuer à étudier à distance « jusqu’à nouvel ordre ».

PHOTO BRIAN SNYDER, REUTERS

Une étudiante porte une boîte de carton pliée vers sa résidence, à l’université Harvard, après l’annonce de l’annulation des cours en classe et le basculement vers les cours en ligne au retour de la relâche, le 23 mars.

« Le but de ces changements est de minimiser le besoin de se rassembler en grands groupes », a indiqué le président de l’université, Lawrence Bacow, dans un message posté sur son site.  

Le Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston, les universités Columbia, Princeton, Yale sur la Côte Est, ou à l’autre bout du pays, Berkeley et Stanford –au total une quarantaine d’universités– ont déjà annoncé passer totalement ou en partie aux cours virtuels, ou se préparer à le faire, selon l’American Council on Education, qui regroupe plus de 1800 établissements d’enseignement supérieur.

« Je travaille dans l’éducation supérieure depuis les années 80, et je n’ai jamais rien vu de tel », a indiqué à l’AFP l’un de ses vice-présidents, Brad Farnsworth, soulignant qu’il était « très difficile de faire des plans à long terme ».

Comme le SRAS en 2003, mais pire

L’épidémie de SRAS, en 2003, est « sans doute ce qu’on a connu de plus proche », mais les universités américaines sont beaucoup plus affectées par le coronavirus, car elles se sont considérablement internationalisées depuis, a-t-il expliqué.

Les étudiants venus de Chine –qui représentent environ le tiers des étudiants étrangers aux États-Unis– sont environ 370 000 aux États-Unis aujourd’hui, alors qu’ils étaient six fois moins nombreux en 2002, a notamment expliqué M. Farnsworth.

Les États-Unis, qui ont testé encore peu de monde pour le coronavirus, ont enregistré à ce jour 761 cas confirmés du coronavirus, dont 27 décès, selon l’université Johns Hopkins.