La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Écrire – ou réviser – des textes, c’est se plonger dans le doute et les ouvrages de référence. (C’est aussi s’amuser, par exemple en glissant un zeugme* dans sa phrase quand l’occasion s’y prête.)

Quand on nous demande si l’on doit écrire un mot comme ceci ou comme cela, la réponse est souvent : « Cela dépend de la phrase. » Ou bien : « Ni l’un ni l’autre. »

Certaines locutions peuvent ainsi être variables ou invariables selon leur position dans la phrase, le rôle qu’elles y occupent et la manière dont on voit les choses. Ci-joint les documents que vous avez demandés. Vous trouverez ci-inclus copie du rapport annuel. Veuillez lire les documents ci-joints.

Des locutions comme ci-joint (et ci-inclus et ci-annexé) sont invariables lorsqu’elles sont adverbiales, placées au début de la phrase, comme dans le premier exemple, ou dans le corps de la phrase, lorsqu’elles précèdent un nom sans déterminant (copie) comme dans le deuxième exemple. Elles sont variables, en genre et en nombre, lorsqu’elles sont employées comme des adjectifs qui caractérisent un nom, comme dans le troisième exemple.

Si la locution est placée dans le corps de la phrase, devant un nom précédé d’un déterminant (la liste, deux copies) on peut la considérer comme un adverbe (invariable) ou comme un adjectif (variable), au choix. On peut donc aussi bien écrire vous trouverez ci-inclus la liste de nos publications que vous trouverez ci-incluse la liste de nos publications. Nous vous transmettons ci-joint deux copies de notre projet ou Nous vous transmettons ci-jointes deux copies de notre projet.

Si on veut se simplifier la vie, éviter de commettre une erreur tout en se dispensant de mener des recherches, on peut s’en tenir à la règle suivante : ci-joint sera invariable avant le nom et variable après le nom. Ci-joint la facture. Voir la facture ci-jointe.

Si on est pressé par le temps, on peut aussi faire disparaître la difficulté et formuler sa phrase autrement. Nous vous transmettons deux copies de notre projet. Je joins à mon message les documents que vous avez demandés.

* Il s’agit ici d’un zeugme sémantique, soit le rapprochement d’éléments de nature lexicale différente. Le premier est abstrait (doute) et le second, concret (ouvrages de référence).

Courrier

Qui est qui ?

Doit-on écrire « C’est moi qui suis » ou « C’est moi qui est » ?

Réponse

On doit vérifier quel mot représente le pronom relatif qui (quel est son antécédent) et accorder le verbe en conséquence. Ici, l’antécédent est moi. C’est la première personne du singulier, pas la troisième. On écrit donc c’est moi qui suis comme on écrirait je suis. C’est moi qui ai trouvé. C’est lui qui est venu. C’est nous qui avons raison. C’est nous qui sommes les premiers. C’est toi qui seras chef. C’est toi qui fais des difficultés.

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.