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A-t-on envisagé le REM de l’Est au niveau du sol ? Celui provenant de la gare de Brossard est au niveau du sol sur une grande partie du trajet, alors pourquoi ne serait-ce pas faisable sur René-Lévesque ?

L. Couture

Dans plusieurs villes européennes, pensons à Nice, à Berlin ou à Bordeaux, les tramways roulent au sol et s’intègrent parfaitement à la trame urbaine. Le touriste montréalais est toujours enchanté de la facilité avec laquelle on peut emprunter ce mode de transport convivial qui permet de se déplacer et de visiter une ville.

Et la question se pose : pourquoi pas à Montréal ?

En ce qui concerne le REM de l’Est, le promoteur du projet, CDPQ Infra, a commandé le printemps dernier une étude comparative sur les différentes options possibles. La firme d’ingénieurs AECOM-SYSTRA, qui a réalisé l’étude, a comparé trois modes de transport pour l’est de Montréal : le tramway, qui aurait roulé au sol, le tram-train, qui aurait été en mode hybride (au sol et aérien), et enfin le métro léger, qui est le mode qu’a finalement privilégié le promoteur.

Pourquoi la Caisse mise-t-elle sur le train léger ? En grande partie parce qu’il est le plus rapide des trois.

Rappelons que le modèle d’affaires de CDPQ Infra repose sur le nombre de personnes transportées ainsi que la vitesse du trajet. Pour résumer grossièrement, plus d’usagers, plus de fréquence, et donc plus de revenus.

Or le tramway, avec une vitesse de 29 km/h, est le plus lent des trois modes étudiés par les ingénieurs. Il est suivi par le tram-train qui roule à environ 35 km/h. Le métro léger, lui, peut circuler à environ 42 km/h. Et il a d’autres avantages aux yeux de la Caisse : il peut circuler sans se soucier de la circulation automobile puisqu’il est aérien ou souterrain. Et il est contrôlé à distance et on n’a donc pas besoin de ressources humaines (conducteur, etc.) pour le faire fonctionner.

Est-ce qu’on ne pourrait pas diminuer notre vitesse de déplacement de 13 km/h en échange d’un mode de transport plus convivial et moins catastrophique pour le paysage urbain ?

Le débat public autour du REM étant loin d’être terminé, le choix du métro léger n’est pas encore coulé dans le béton. À suivre donc...

Consultez l’étude comparative