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Q. « De quelle façon les individus peuvent-ils aider nos gouvernements dans la limitation du réchauffement climatique ? Si on veut atteindre l’objectif, de combien de gaz à effet de serre devrais-je diminuer mon apport et comment le faire ? »

Chantal G.

R. Visiblement, vous n’écoutez pas ceux qui disent que nos émissions de gaz à effet de serre au Québec sont insignifiantes et que, par conséquent, nos efforts ne servent à rien par rapport à ceux de géants comme les États-Unis et la Chine.

C’est vous qui avez raison.

Nous sommes tous responsables de la lutte contre les changements climatiques.

Et en moyenne, chaque Québécois rejette dans l’atmosphère 9,5 tonnes de CO2 par année. C’est encore trop.

Forcément, nos gouvernements ont le rôle le plus important. Mais ce n’est pas une raison, en tant que citoyens, pour s’en laver les mains.

« Quand on commence à faire une évaluation de ce qu’on émet comme gaz à effet de serre sur le plan individuel, ça peut paraître très peu si on rapporte ça à l’ensemble du problème, mais on a tous une responsabilité. On fait tous partie de la résolution du problème. On peut avoir un impact », explique Géraud de Lassus St-Geniès, qui enseigne à la faculté de droit de l’Université Laval.

Sur le plan individuel, sachant que le secteur des transports est celui qui est responsable de la part du lion des émissions de gaz à effet de serre au Québec, il serait utile de commencer par là.

« Il faut changer nos habitudes, moins utiliser la voiture et davantage le transport actif et les transports en commun », explique Annie Levasseur, professeure à l’École de technologie supérieure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la mesure de l’impact des activités humaines sur les changements climatiques.

Il serait sage, ensuite, de songer au secteur de l’alimentation. Réduire la consommation de viande rouge, par exemple.

Mais on aurait aussi tout avantage à repenser notre consommation de façon plus générale.

« Revoir la nécessité de ce qu’on consomme. Essayer d’aller vers des produits qui ont une plus longue durée de vie, qu’on peut réparer. Ce qui est intéressant, aussi, c’est de partager des choses. Je donne toujours l’exemple de l’outil que tu achètes pour des travaux et qui reste ensuite dans ton garage. Tu peux l’emprunter à quelqu’un ! », souligne Annie Levasseur.

Il est carrément possible de faire son propre budget carbone. « De la même manière qu’on fait un budget pour ses finances personnelles, en se disant, à la lumière de ce que j’émets : où est-ce que je peux faire des coupes ou faire des efforts ? », souligne Géraud de Lassus St-Geniès, qui précise qu’il existe plusieurs sites qui permettent ce genre de calcul.

Enfin, n’oublions pas que chaque citoyen possède un véritable levier qui lui permet de pousser le gouvernement à agir : son droit de vote. Ça lui permet de privilégier les partis qui proposent les plans de lutte contre les changements climatiques qui sont à la hauteur de l’urgence de la situation.