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Q. « Je me pose la question suivante : qui meurt maintenant de la COVID-19 ? Je cherche la réponse dans les journaux et sur l’internet, je ne trouve rien… »

Sylvie Larocque

R. Mme Larocque,

D’abord, la bonne nouvelle : on meurt beaucoup moins de la COVID-19 au Québec actuellement qu’il y a un an. En moyenne, on rapporte deux ou trois décès par jour dans la province, contre une trentaine quotidiennement à la même période l’an dernier. La différence s’explique principalement par un facteur : la vaccination.

Si vous regardez les données concernant les décès, vous remarquerez une chose intrigante, et qui ne change pas depuis le début de la pandémie : les hommes meurent davantage de la maladie que les femmes. Les chercheurs croient que cela pourrait être attribuable à l’effet protecteur de l’œstrogène, une hormone sexuelle femelle.

C’est d’autant plus surprenant qu’au début de la pandémie, les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à contracter la maladie. Cela s’explique sans doute par le fait qu’elles sont plus nombreuses à occuper des métiers à risque comme préposée aux bénéficiaires, infirmière, éducatrice en garderie ou enseignante. Cette différence s’est toutefois beaucoup atténuée. Pour les troisième et quatrième vagues (celle qui est en cours et qui a débuté l’été dernier), les cas de COVID-19 sont presque répartis également entre les hommes et les femmes.

Pour la vague en cours, le taux de mortalité des hommes est ainsi de 4 décès pour 100 000 personnes, contre 2 décès pour 100 000 personnes pour les femmes. C’est à des années-lumière de la première vague, où les taux étaient de 68 et 55 pour 100 000, respectivement, pour les hommes et les femmes.

Sans surprise, les gens âgés continuent d’être surreprésentés dans les décès. Les 70 ans et plus représentent 72 % des morts enregistrées pendant la quatrième vague. À l’autre bout du spectre, 8 personnes dans la trentaine ont succombé à la maladie depuis le 18 juillet dernier (sur 306 décès en tout, en date du 2 décembre).

Le statut vaccinal de ceux qui meurent de la COVID-19 ? Il n’est pas dévoilé parce qu’avec le faible nombre de décès, il pourrait conduire à une violation de la confidentialité. Le ministère de la Santé nous donne l’exemple du 22 novembre, où un seul décès attribuable à la COVID-19 a été enregistré. Si on connaît cette personne, on connaît automatiquement son statut vaccinal si des informations à ce sujet sont dévoilées. Or, il s’agit d’une information confidentielle.

On sait toutefois que malgré le fait que 89 % des adultes sont vaccinés au Québec, les non-vaccinés continuent d’être plus nombreux à être hospitalisés que les vaccinés (237 hospitalisations contre 184 au cours des 28 derniers jours). On peut donc faire la supposition qu’ils sont aussi plus nombreux à mourir de la COVID-19.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les sites suivants :

Consultez les Données COVID-19 de l’Institut national de santé publique du Québec Consultez les données COVID-19 par vague selon l’âge et le sexe au Québec Consultez les données sur la COVID-19 au Québec du gouvernement