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Q : J’ai entendu récemment une infirmière dire à la télé que, lors de leur formation, les infirmières recevaient plusieurs vaccins avant de commencer à pratiquer. Ma question est donc la suivante : quels sont ces vaccins obligatoires ? C’est quand même bizarre que certaines d’entre elles refusent le vaccin pour la COVID-19 !

Ginette L.

R : Bizarre, ce comportement ? C’est un euphémisme.

C’est carrément incohérent.

Les infirmières consacrent leur vie à soigner des patients en se basant sur des enseignements fondés sur la science.

Et en pleine crise de la COVID-19, certaines d’entre elles ont choisi de faire courir un risque à leurs patients en allant à l’encontre de ce que la science nous enseigne aujourd’hui.

Cela dit, vous avez raison, les infirmières doivent recevoir plusieurs vaccins avant de commencer à pratiquer. C’est le cas pour l’ensemble des travailleurs de la santé, des stagiaires et de leurs professeurs.

Il existe d’ailleurs toute une série de recommandations à ce sujet, faites par Québec.

« Aucun vaccin n’est obligatoire, mais il est fortement recommandé d’avoir la vaccination de base à jour selon le Programme d’immunisation du Québec », nous a expliqué la présidente de l’Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec, Marlène Mc Nicoll.

On n’oblige donc pas les infirmières à recevoir les vaccins.

Cependant, on leur explique qu’un refus pourrait avoir de lourdes conséquences.

« Si un travailleur de la santé refuse les vaccins recommandés, la situation devra être examinée par l’établissement où il travaille. À cet effet, l’établissement pourrait prendre des mesures administratives selon chaque cas de refus en tenant compte, notamment, des tâches du travailleur et des risques possibles pour lui et pour les usagers », lit-on dans un document du ministère de la Santé sur cette question fondamentale.

On ajoute qu’on pourrait même affecter ce travailleur à un département ou un service autre que le sien.

Découvrez les recommandations

Ça signifie que même avant l’apparition de la COVID-19, on vérifiait au sein des divers établissements si les travailleurs de la santé et les stagiaires étaient immunisés contre toute une série de maladies.

D’abord contre celles visées par l’immunisation de base, c’est-à-dire la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle. Aussi, selon l’emploi occupé par le travailleur ou la discipline du stagiaire, d’autres maladies comme la grippe ou l’hépatite B.

« À l’embauche, le carnet de vaccination est demandé à tous les employés pour information », a indiqué Hélène Bergeron-Gamache, du centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

« Nous n’avons jamais eu à appliquer de mesures administratives envers des infirmières qui auraient refusé la vaccination contre les maladies visées par l’immunisation de base », a-t-elle précisé, soulignant que de telles mesures pourraient effectivement être prises.

Sachez toutefois que même pour ces vaccins, la pénurie force les établissements à une certaine souplesse dans l’application des règles.

On a ainsi autorisé les infirmières diplômées à l’étranger, qui n’auraient pas tous les vaccins requis, à pratiquer dans l’attente qu’elles soient pleinement immunisées.

« Elles s’engagent à remédier à la situation rapidement et à nous faire parvenir les preuves vaccinales », a dit Mme Bergeron-Gamache.