Vous avez des questions sur nos éditoriaux ? Des interrogations sur les sujets chauds de l’actualité ? Chaque semaine, l’équipe éditoriale répond aux lecteurs de La Presse.

Q : Justin Trudeau promet depuis qu’il est élu d’augmenter le nombre de semaines d’assurance-emploi pour les gens qui souffrent d’une maladie grave (actuellement 15 semaines). Ces personnes vivent un grand stress en plus de celui généré par leur maladie. Il faut en parler.

Carolle H.

R : Vous avez raison, Carolle. Il s’agit d’un aspect important du programme d’assurance-emploi (AE) qui nécessite une réforme en profondeur, comme je l’ai écrit dans mon éditorial du week-end dernier. Présentement, les personnes qui ont une maladie grave reçoivent un maximum de 15 semaines de prestations, ce qui peut avoir des conséquences très lourdes, spécialement pour ceux qui ne disposent pas d’un programme d’assurance collective. Pour certains, l’aide sociale est la seule option, ce qui est bien triste. C’est aussi fort injuste, puisque les aidants naturels, eux, ont droit à 26 semaines pour s’occuper d’un proche en fin de vie et à 35 semaines pour s’occuper d’un enfant. Allez comprendre… Il serait donc souhaitable d’augmenter la limite, en gardant en tête que bien d’autres pays sont plus généreux envers les gens atteints d’une maladie grave, notamment le Royaume-Uni (52 semaines), le Japon (72 semaines), l’Allemagne (78 semaines) et la France (156 semaines). Dans son budget du printemps dernier, le Parti libéral a décidé de faire passer les prestations à 26 semaines à partir de l’été 2022. Mais c’est trop peu au goût de l’opposition. Les néo-démocrates réclament 50 semaines, tout comme les bloquistes, qui ont déposé, en février dernier, un projet de loi en ce sens en l’honneur d’Émilie Sansfaçon, une jeune femme qui a dû retourner au travail moins d’une semaine après la fin de ses traitements de chimiothérapie, pour des raisons financières. Elle est ensuite décédée. Seuls les libéraux avaient voté contre le projet de loi du Bloc. Les conservateurs, qui étaient d’accord, viennent même de surenchérir en promettant 52 semaines. Qui dit mieux ?

Lisez l’éditorial « Assurance-emploi : lâchons les antidouleurs, trouvons un vrai remède »