Des lecteurs nous ont demandé si notre modèle d’affaires basé notamment sur les dons et contributions risquait de mettre à mal l’indépendance de notre salle de rédaction. Notre vice-président Information et éditeur adjoint, François Cardinal, répond à la question.

Disons-le d’emblée : il n’y a pas de journalisme sans indépendance journalistique.

Point.

À La Presse, comme dans les autres grandes salles de rédaction au pays, les journalistes travaillent en toute indépendance, en ayant l’intérêt public comme guide. Ce droit est sacré. Il permet aux journalistes de rédiger des reportages, d’enquêter, de rechercher la vérité et de demander des comptes aux élus et dirigeants, et ce, à l’abri de toute pression extérieure.

Y en a-t-il? Bien sûr! Des annonceurs tentent parfois de faire pression, comme on pourrait imaginer un donateur qui serait tenté de le faire, ou encore un élu ou un lobbyiste.

Subir les demandes et revendications des uns et des autres fait même partie du quotidien des reporters et de leurs patrons. Mais l’indépendance des salles de rédaction comme celle de La Presse permet justement à ses membres de faire obstacle aux influences extérieures, afin qu’ils puissent accomplir leur tâche avec rigueur, professionnalisme et impartialité.

À La Presse, l’indépendance des reporters est ainsi protégée par le guide des normes journalistiques et les conventions collectives. Quant aux droits et devoirs des journalistes, ils sont balisés par le guide de déontologie de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec qui établit les normes de la profession.

Également, La Presse est membre du Conseil de presse du Québec, un tribunal d’honneur dont le mandat est de protéger la liberté de la presse et de défendre le droit du public à une information de qualité. Le journalisme factuel (à distinguer du journalisme d’opinion) se fait ainsi en toute objectivité. Il ne favorise ni cause ni point de vue. Il est produit sans interférences politiques, idéologiques ou commerciales.

Et si un écart est perçu ou observé par un lecteur, par exemple, celui-ci peut en référer au Conseil de presse en portant plainte.

La Presse garantit ainsi que ses journalistes continueront de travailler en toute indépendance avec l’intérêt du public en tête. Et ce, peu importe les contraintes financières et le modèle économique de l’entreprise.

J’ajouterais que La Presse est aujourd'hui un journal indépendant : elle est la propriété d’un seul actionnaire, qui est un organisme à but non lucratif.

Nous avons un très long historique d’indépendance envers les annonceurs. Et je vous assure que les mêmes règles d’éthiques sont respectées avec ceux qui sont approchés par nos équipes pour faire partie de nos premiers grands donateurs. Elles sont soulignées dans un contrat dans lequel le donateur s’engage à ce que son don ne crée aucune obligation de quelque nature que ce soit pour La Presse. Un contrat qui stipule également que son don ne doit en aucun cas porter atteinte à l’indépendance journalistique de La Presse.

D'ailleurs, c’est important de le souligner en conclusion : si un grand donateur souhaite contribuer à la mission de La Presse… n’est-ce pas justement parce qu’il apprécie notre rigueur et notre crédibilité?