Bien des membres de notre communauté de lecteurs-contributeurs nous transmettent des questions sur le fonctionnement de notre salle de rédaction. Notre équipe vous dévoile, sans filtre, les rouages de notre média numérique.

Une question de Jacqueline Nguyen : comment choisissez-vous les magasins ou les restaurants que vous décrivez toutes les semaines ? Est-ce selon l’intérêt du journaliste, la demande des lecteurs ou l’approche des commerçants eux-mêmes ?

« Plusieurs facteurs influencent nos choix. Les antennes de notre équipe de journalistes sont à l’affût de découvertes en permanence ! Souvent, en effet, l’approche ou l’histoire particulière d’un artisan, d’un chef ou d’un commerçant pique notre curiosité. Les journalistes qui couvrent des secteurs depuis longtemps ont également un réseau de contacts qui fait en sorte que l’on peut identifier les nouveautés intéressantes très rapidement. Les échanges avec les lecteurs nous permettent aussi de trouver de véritables perles ! Dans tous les cas, notre équipe doit faire preuve de rigueur et s’assurer que les produits et les expériences que La Presse met de l’avant demeurent accessibles à un grand public qui y trouvera son compte. C’est pourquoi vos commentaires et suggestions sont si précieux pour notre équipe ! »

– Isabelle Audet, directrice des contenus Société, Gourmand, Voyage, Maison et Immobilier

Une question de Philippe Fontan : les jeunes journalistes ont-ils une vision différente de leur travail par rapport aux plus « anciens » ? Comment conciliez-vous ces différentes approches ?

« Non, je ne dirais pas que les jeunes journalistes ont une vision différente de leur travail. Le journalisme est un métier qui s’apprend, avec ses codes et pratiques. Il est important de rappeler que notre travail est encadré par un code de déontologie strict et bien défini, lequel vient ainsi imposer certaines règles dans le but ultime de veiller au droit à l’information de la population. Il s’applique à tous les journalistes, peu importe l’âge. Cela dit, les jeunes et anciens ne font pas exactement la même chose dans la salle de rédaction. Permettez-moi l’analogie suivante : comme dans une équipe de hockey, vous avez les vétérans, ces piliers, joueurs d’expérience et talents incontestés, puis vous avez les recrues, ces joueurs énergiques, dotés de talents émergents. C’est là la force même de toute l’équipe : la synergie de ces deux mondes, de ces deux types de talents. Ils forment cette complémentarité essentielle à la qualité du quotidien La Presse… au quotidien. »

- François Cardinal, Éditeur adjoint et Vice-président, Information

Une question de Monsieur Rondeau : comment les sujets sont-ils, chaque jour, assignés aux journalistes ?

« Chaque matin, les directeurs et les chefs de division prennent connaissance de l’actualité du jour et identifient des reporters pour couvrir certains sujets d’importance. En parallèle, les journalistes de La Presse, très autonomes, sont encouragés à proposer des idées de reportages en fonction de leur expertise et de leur champ de couverture (que nous appelons, dans le jargon médiatique, leur “beat”).

Cette planification évolue tout au cours de la journée, en fonction du développement de certaines histoires. En fin d’après-midi, les équipes de jour passent le flambeau au chef de pupitre et à l’équipe du soir. Ces derniers s’assurent de publier, dans La Presse+ du lendemain, les reportages les plus complets et les plus à jour. »

- Pierre-André Normandin, Chef de division aux Actualités générales

Une question de Laurence Gagnon : vos journalistes doivent-ils obligatoirement être présents sur les réseaux sociaux ? Si oui, lesquels ? Exigez-vous une fréquence de publication ?

« Il n’y a aucune obligation de présence sur les réseaux sociaux pour les journalistes de La Presse. Cela dit, plusieurs y sont de leur plein gré, d’abord pour s’informer et pour échanger, et également pour faire rayonner leurs reportages auprès d’autres audiences. Quoi qu’il en soit, les journalistes demeurent soumis à leur code de déontologie, qu’importe la plateforme où ils s’expriment, et leur devoir de réserve s’applique en tout temps.

Par ailleurs, La Presse détient ses propres comptes sur les réseaux sociaux, lesquels sont suivis par des milliers de personnes et animés par des gestionnaires spécialistes de ces plateformes, et non par des reporters. »

- Mélanie Thivierge, Directrice principale, Développement stratégique

Une question de Jacques Fortin : avez-vous une forme de « tableau de bord » qui vous permet de « monitorer » vos publications pour connaître le nombre de lectures et de clics, par exemple ?

« Oui, il existe à La Presse un outil qui nous permet d’obtenir un portrait de certains indicateurs reliés au taux de lecture. Il nous indique, par exemple, le nombre de minutes que les lecteurs ont passé sur un écran, ou encore le nombre de partages sur les réseaux sociaux.

Ceci nous est fort utile pour obtenir le “feedback” de nos lecteurs (en protégeant bien sûr la confidentialité et la vie privée de ces derniers). Alors que par le passé, le papier nous permettait de suivre et de mesurer l’adhésion de nos lecteurs uniquement au moyen des abonnements, l’ère du numérique nous permet de mieux comprendre et connaître les goûts et intérêts des lecteurs. Mais il est important de noter que les choix éditoriaux ne sont pas faits en fonction des taux de lecture, car nous sommes un journal généraliste qui souhaite maintenir la couverture d’une grande panoplie de sujets, même de ceux qui ne sont pas nécessairement les plus lus. »

- François Cardinal, Éditeur adjoint et Vice-président, Information

Une question de Claude Gaudet : sur quels critères sont jugés les textes d’opinion qui sont publiés dans la section Débats ?

« Comme son nom l’indique, la section Débats sert à débattre, à donner la parole à nos lecteurs et à des experts sur des sujets d’actualités. Les élus ont également le droit d’y partager leurs idées, mais comme ils ont accès aux médias, leurs textes doivent être inédits, exclusifs et traiter d’un sujet brûlant pour se retrouver sur nos plateformes.

Tous les thèmes peuvent être abordés, mais le courrier est abondant et il faut faire des choix. L’an dernier, plus de 140 000 lettres et commentaires nous ont été acheminés.

Nos critères de publication sont essentiellement :

  1. L’actualité : le texte aborde-t-il un sujet chaud de l’heure ?
  2. La pertinence de l’argumentaire : l’auteur prend-t-il position au moyen d’arguments raisonnables et compréhensibles qui suscitent le débat ?
  3. La crédibilité de l’auteur(e) : l’auteur(e) est-il expert ?

Nous priorisons la compétence, avec le souci d’offrir aux lecteurs différents points de vue. »

- Marius Marin, directeur des contenus Débats