«Ce qui m'intéressait était de réaliser un film avec des acteurs qui jouent à leur insu et d'être leur faire-valoir». Pour son premier passage derrière la caméra, l'acteur belge François Damiens est retourné à ses premières amours: les caméras cachées.

«C'est arrivé assez naturellement sachant que j'en ai fait pendant une vingtaine d'années», explique le comédien qui promène sa bonhomie depuis plus de dix ans dans le cinéma français (L'arnacoeur, Suzanne, La famille Bélier et plus récemment, Otez-moi d'un doute).

Dans Mon ket (mon gamin, en français), en salles mercredi en France et en Belgique, celui qui s'est fait connaître sur le petit écran et sur internet avec les sketchs de François l'Embrouille incarne Dany Versavel, un repris de justice qui s'évade de prison pour retrouver son fils, Sullivan.

Une aventure qui va le mener dans les couloirs d'un hôpital, chez un chirurgien esthétique (pour changer de visage) ou encore chez un marabout... Autant de situations prétextes à des scènes désopilantes, laissant les spectateurs interloqués ou sujets à des fous rires.

«Je voulais un personnage assez lourdingue, un type sans filtre. En Belgique on appelle ça un "baraki", un type qui fout un peu la trouille, qui ne se soucie pas du qu'en-dira-t-on», explique François Damiens lors d'un entretien à l'AFP.

Un personnage dans la lignée de ceux qui ont fait sa renommée. Sauf que, notoriété oblige, l'acteur de 45 ans a dû mettre les bouchées doubles pour tourner le film sans être reconnu.

«Je tenais vraiment à faire le film en Belgique mais ça passait par quatre heures de maquillage tous les jours. J'avais des prothèses sur les hanches, sur les jambes, le ventre, des décolleurs d'oreilles, plusieurs perruques, des fausses lèvres». Au final», «on m'a reconnu mais c'était relativement rare», se souvient-il.

Pour chaque rencontre entre Dany Versavel et un quidam, «on faisait venir une douzaine de personnes», pour n'en garder qu'une au montage. Un dispositif lourd à mettre en place (avec micros et caméras cachées dans des endroits peu accessibles comme une cellule de prison), qui a nécessité un an et demi de tournage.

Avec les caméras cachées, «on ne sait jamais où on va, comme la scène dans la salle d'attente à l'hôpital. La personne piégée, à côté de moi, a fait toutes les prisons de Belgique et a reconnu le gardien», raconte François Damiens, qui ne voulait «surtout pas faire un florilège» de sketchs. «Ce qui ressort du film c'est une humanité», souligne-t-il, louant «la gentillesse et la patience» de ses acteurs malgré eux.

Pour ce premier essai derrière la caméra, François Damiens a travaillé avec le réalisateur belge Benoît Mariage (Les convoyeurs attendent, Les rayures du zèbre) pour le scénario. L'idée de départ était un père - haut en couleurs - qui veut retrouver son fils.