« Vous êtes fous. » Gareth Edwards rit, il n'en est pas moins sincère.

C'est ce qu'il répondrait à ceux qui pensent que Rogue One : A Star Wars Story est le meilleur des Star Wars. C'est pourtant son film à lui. Sauf qu'avant d'être un réalisateur, il est un fan de l'univers créé par George Lucas.

« Le meilleur est A New Hope, suivi de The Empire Strikes Back et de Return of the Jedi. Cette trilogie est un chef-d'oeuvre », assurait-il lors d'une entrevue téléphonique qu'il a accordée à La Presse dans la foulée de la sortie du long métrage en vidéo sur demande, vendredi dernier, et en Blu-ray/DVD, le 4 avril.

Ces films, il en est sûr, ne sont pas étrangers au fait qu'il gagne aujourd'hui sa vie derrière une caméra. Et c'est pourquoi, s'il avait eu à choisir le long métrage de la galaxie Star Wars dont il prendrait les rênes, il aurait choisi celui qui lui a été offert. 

« Mon amour pour A New Hope est si fort qu'être responsable du film qui s'y connecte, c'était impossible à refuser », dit Gareth Edwards.

Cette connexion se fait entre autres par la dernière image du film, alors qu'une toute jeune princesse Leia prononce le mot « Hope ». Une image qui a gagné en gravité lorsqu'est survenu la mort de Carrie Fisher, une dizaine de jours après la sortie du film.

Ce qui a apaisé Gareth Edwards quant à cette scène finale (car la « résurrection » de Peter Cushing dans la peau de Grand Moff Tarkin, 22 ans après sa mort, avait causé le malaise) est le fait qu'avant qu'il boucle le montage du long métrage, la productrice Kathleen Kennedy avait montré ces dernières secondes à l'interprète de la princesse.

Le sceau de Leia

« Sur le coup, elle n'a pas réalisé que c'était des images de synthèse, elle a cru que nous avions utilisé des images d'A New Hope. Ça nous a rassurés. Il était impossible de penser aller de l'avant sans son approbation », poursuit le réalisateur qui, afin de mettre en boîte ces images, a engagé une actrice dont le visage a par la suite été modifié numériquement.

« Elle a passé une journée sur le plateau... et nous avons fait des dizaines de prises d'elle disant "hope" sur tous les tons possibles. Le processus sera d'ailleurs expliqué dans l'un des suppléments du Blu-ray/DVD du film. »

Reste que Gareth Edwards sort avec un regret de son aventure Star Wars : il n'a jamais rencontré l'interprète de Leia. Et il aurait pu.

Il s'est rendu sur le plateau de The Force Awakens pour discuter avec les personnes qui seraient chargés de la coiffure et des maquillages de Rogue One, alors en pré-production. 

« Je marchais entre les roulotes quand elle est sortie de la sienne. Ma réaction, en me rendant compte que c'était elle, a été celle d'un fanboy : j'ai pensé "OMG ! Carrie Fisher ! Princess Leia !" Mais je ne lui ai pas parlé, je me suis dit que nous aurions l'occasion de nous rencontrer plus tard. Et... est arrivé ce qui est arrivé. »

Sa consolation face à cette occasion manquée : « Grâce à ces images finales, tout le film devient une lettre d'amour à Carrie Fisher », conclut celui qui, alors que se termine l'aventure, reconnaît avoir été immensément soulagé par la réception positive de Rogue One : « Quand vous vous attaquez à un Star Wars, vous ne voulez vraiment pas être ce gars qui en a fait un mauvais. »

Photo fournie par Lucasfilm

Gareth Edwards sur le plateau de Rogue One

Image fournie par Lucasfilm