Actrice, comédienne, réalisatrice, scénariste et romancière, Josiane Balasko tient le rôle principal de Retour chez ma mère qui sort sur nos écrans vendredi. Succès populaire en France, la comédie d'Éric Lavaine est son 87e film.

La Presse s'est entretenue avec l'artiste de 66 ans qui confie le plaisir qu'elle éprouve à poursuivre sa prolifique carrière.

C'est Éric Lavaine (Poltergay, Barbecue) qui vous a proposé ce rôle d'une mère de famille qui héberge sa fille parce que celle-ci a perdu son emploi?

Oui. Quand il a eu l'idée du personnage, il a pensé à moi très vite. Il voulait une personne opulente, généreuse, avec des formes, tout ça. Donc ça tombait bien, hum! Il voulait une sorte de mama, quelqu'un qui a quelque chose de très rassurant.

Vous avez accepté tout de suite?

Oui. Quand j'ai lu le scénario, on sentait plus la drôlerie que l'émotion. L'émotion est venue en le jouant.

Le film aborde l'importance de la famille...

Il permet aussi de comprendre les problèmes de la famille! [rires] Ce qui a plu au public français, c'est qu'on se retrouve dans ce film. On a tous eu des parents qui ne comprenaient pas certains trucs. Moi, je me suis fait expliquer des choses par ma fille. Le repas de famille qui se passe mal avec des gens qui ont des comptes à régler, je pense que ça existe dans bien des familles. Le tout entrecoupé de trucs très drôles. C'est ce mélange qui fait que ça fonctionne.

Le public français a embarqué tout de suite?

Le film est sorti en juin et a fait 2,1 millions d'entrées. Je pense qu'il a trouvé son public. Les gens sortaient heureux et satisfaits. C'est ça qui est important. Quand on avait mis les teasers en ligne, ça avait déjà eu beaucoup de succès. Les gens réagissaient en disant: "On dirait ma mère" ou "Ça me fait penser à ma fille"! Il y a eu une identification assez rapide avec les situations des personnages. Ça parle de la mère, mais aussi des relations entre le frère et ses soeurs, de la jalousie qu'il peut y avoir et des malentendus. Finalement, dans le film, la plus heureuse, c'est la mère.

Le film aborde le thème du chômage en France, mais sans s'y attarder...

Éric Lavaine est plus parti de l'idée des problèmes de la famille. Au départ, il a voulu faire un film sur la génération boomerang, ces jeunes qui retournent chez leurs parents à cause de problèmes économiques. Il a voulu tisser une comédie autour des liens familiaux.

Le film traduit une réalité française tout en étant universel?

Tout le monde fait face à ce genre de situation. Il y a toujours quelque chose qui nous énerve chez les parents! [rires] Voilà. C'est le fossé des générations, sans parler des dissensions qui peuvent exister entre frères et soeurs.

Est-ce qu'on va vous voir prochainement dans un autre film?

En septembre, je vais tourner avec ma fille Marilou (Berry) dans une comédie très déjantée, Les nouvelles aventures de Cendrillon (un film de Lionel Steketee). Ma fille joue Cendrillon et moi, la belle-mère méchante. Ça va me plaire beaucoup! Sinon, je vais jouer au théâtre en novembre un monologue de Simone de Beauvoir, La femme rompue. Quelque chose de très noir et costaud. Ça m'intéresse beaucoup. J'aime ça, quand on me propose des choses différentes.

Vous avez une carrière impressionnante avec des films d'anthologie (Les bronzés, Le père Noël est une ordure, Gazon maudit). Vous avez toujours le même plaisir de tourner?

Oui, heureusement! Sinon, j'arrêterais. J'ai ça dans le sang. C'est excitant. Et j'ai des rôles plus intéressants que lorsque j'avais 30 ans. En France, on est une exception culturelle dans le sens où les metteurs en scène aiment les actrices de plus de 50 ans. Nos plus grandes actrices ont 50 ans passés. Que ce soit Isabelle Huppert, Isabelle Adjani, Nathalie Baye, Nicole Garcia, elles continuent à tourner et à avoir des rôles très intéressants. Je crois que c'est spécifique à la France.

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Retour chez ma mère prend l'affiche le 26 août.

Photo fournie par AZ Films

Josiane Balasko et Alexandra Lamy dans Retour chez ma mère d'Éric Lavaine.