Mark Wahlberg reprend le rôle qu'a tenu James Caan il y a 40 ans dans cette nouvelle version d'un film au centre duquel se trouve un joueur compulsif qui décide de s'affranchir en sept jours...

Mark Wahlberg dans la peau d'un professeur d'anglais à l'université? L'acteur reconnaît lui-même l'ampleur du défi. D'autant plus que The Gambler, dans lequel il est pratiquement de tous les plans, comporte plusieurs scènes où le personnage doit s'adresser longuement à ses étudiants. L'une d'entre elles prend même la forme d'un monologue de huit minutes, livré devant une classe de 300 étudiants. Une seule prise a suffi, semble-t-il.

«Je n'ai pas terminé mes études secondaires, mais j'étais très enthousiaste à l'idée d'incarner un personnage complètement différent, voire inattendu, a déclaré Wahlberg au cours d'une conférence de presse tenue à New York. Je me suis préparé en conséquence. Beaucoup!»

La transformation ne fut pas seulement de nature intellectuelle. Pour incarner ce «flambeur» qui décide de mettre sa propre vie en gage afin de mieux s'affranchir, Mark Wahlberg, qui agit aussi à titre de producteur, a perdu 25 kg. L'idée était de donner au personnage un corps à l'image de son style de vie.

«Ce n'est pas le genre d'individu qui s'entraîne, explique-t-il. On peut aussi présumer qu'il mange peu, mal et à toutes sortes d'heures!»

Sur la foi du script

The Gambler est la nouvelle version d'un film que Karel Reisz a réalisé il y a 40 ans à partir d'un scénario de James Toback (Bugsy). James Caan en était alors la tête d'affiche. L'adaptation contemporaine a été confiée à William Monahan, scénariste du film de Martin Scorsese The Departed. C'est d'ailleurs sur la foi du script que Mark Wahlberg s'est impliqué dans le projet, avant même qu'un réalisateur ne soit choisi.

«En plus d'y trouver un personnage très différent de ceux que j'ai incarnés jusqu'à maintenant, j'avais vraiment envie de jouer cette histoire et de livrer les formidables répliques que Monahan a écrites, précise l'acteur. J'ai davantage l'habitude de jouer les antihéros. Ce personnage a de nombreuses zones d'ombre, bien sûr, mais il prend quand même des moyens radicaux pour aller de l'avant. J'ai eu la chance de ne jamais connaître ce genre de dépendance, mais je connais plein de gens qui en souffrent.»

Ainsi, Jim Bennett, le personnage qu'incarne Wahlberg, mène une double vie. Professeur d'anglais «fonctionnel» à l'université le jour, il joue compulsivement ses avoirs le soir et la nuit. Et met en jeu des sommes astronomiques. À un point où il en vient à offrir carrément sa propre vie en gage auprès d'un gangster (Michael Kenneth Williams).

Bennett jouera toutefois - et plutôt dangereusement - sur plusieurs fronts à la fois. Un caïd veut sa peau (Alvin Ing), un prêteur clandestin (John Goodman) lui voue une affection quasi paternelle (pour autant que la dette soit honorée!), sans parler du lien dysfonctionnel qu'il entretient avec sa millionnaire de mère (Jessica Lange).

C'est pourtant à la faveur d'une relation avec l'une de ses étudiantes (Brie Larson), qui travaille dans un casino et l'a aperçu, que Jim décidera de reconstruire sa vie sur de nouvelles bases.

«Il faut atteindre le fond avant de pouvoir remonter, fait remarquer le réalisateur Rupert Wyatt (Rise of the Planet of the Apes). Sur le plan symbolique, Jim commence son périple sur la côte Ouest, dans un décor paradisiaque. Plus il s'enfonce, plus il se dirige vers l'est. Un peu comme s'il entrait dans le ventre du dragon. Il doit traverser le purgatoire avant de pouvoir gagner le paradis de nouveau!»

Une vocation

Sans avoir suivi du tout le même parcours que le personnage qu'il incarne, Mark Wahlberg remercie le ciel d'avoir pu trouver une profession qui le comble et le nourrit sur tous les plans.

«Quand je pense aux films que j'ai eu la chance de tourner, aux gens que j'ai rencontrés et avec qui j'ai pu travailler, bien franchement, je me pince. Chaque jour. Je suis tellement heureux d'avoir pu me trouver une vocation. Rien n'indiquait cela au départ pourtant. Je me souviens de Renaissance Man il y a 20 ans. La première fois que je me suis retrouvé sur le plateau de Penny Marshall, avec Danny DeVito, j'ai enfin senti une communauté d'esprit avec des gens qui parlaient le même langage que moi. Jusque-là, ma seule expérience en cinéma était constituée des films que j'avais regardés avec mon père. D'ailleurs, j'ai vu The Gambler avec lui alors que j'étais un kid!»

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The Gambler (Le flambeur en version française) prend l'affiche le 25 décembre.

Les frais de voyage ont été payés par Paramount Pictures.