The Judge est la première production de Team Downey, une société fondée par Robert Downey Jr., sa femme Susan - productrice qui a travaillé sur les Sherlock Holmes, Iron Man et Kiss Kiss Bang Bang, mettant tous en scène son conjoint; mais aussi sur RocknRolla, Orphan et autres The Book of Eli - et leur ami David Gambino.

«Il fait bon raconter des histoires dont l'enjeu n'est pas de sauver le monde», souriait Susan Downey pour qui The Judge, dont le sous-titre pourrait être «un film sans superhéros», est un projet porté par la passion. «Nous avons pris deux ans pour le développement.» Le temps qu'il fallait pour que le scénario soit prêt et assez fort pour, entre autres, convaincre Robert Downey Jr. qu'il devait faire partie de la distribution. «Robert a joué beaucoup de journalistes et d'avocats. Quand je lui ai parlé de The Judge, ça ne l'intéressait pas. Jusqu'à ce qu'il lise le scénario.»

«Disons qu'en acceptant ce rôle-là et en jouant avec Robert [Duvall], j'ai épargné pas mal d'argent en thérapie», rigole l'acteur qui a (eu) une relation compliquée avec son père, le cinéaste (et) rebelle Robert Downey Sr.

Et sa femme de se réjouir qu'il ait finalement bien voulu embarquer dans ce bateau-là: «Je connais sa relation avec son père et je savais qu'il y avait là matière à alimenter son personnage dans The Judge. Et puis, ces dernières années, on a beaucoup vu son côté... divertissant. Sherlock Holmes, Iron Man et même Due Date... Là, c'était une occasion formidable pour lui de jouer une vraie personne. En tant que fan, plus encore que comme épouse ou productrice, je voulais le voir aller à travers cette aventure», conclut celle qui, en novembre, accouchera de leur deuxième enfant.

Pour David Dobkin, le retour de Robert Downey Jr. à un rôle dramatique, «c'est comme si Laurence Olivier était encore parmi nous et refaisait Macbeth: on veut voir ça!», lance celui qui est lui-même rompu à la comédie (Wedding Crashers, Shanghai Knights) et qui fait ici ses premiers pas dans le drame, par l'intermédiaire d'une histoire qu'il a imaginée, avant d'en confier la scénarisation à Nick Schenk (Gran Torino) et Bill Dubuque.

«J'ignorais qu'un jour, je devrais être le parent de mes parents. J'ai eu une relation compliquée avec ma mère, et quand elle est morte, pendant longtemps, je n'ai pas su comment mettre de l'ordre dans les sentiments que j'éprouvais, raconte le réalisateur. Écrire The Judge a été ce qu'on pourrait appeler une expérience corrective. Parfois, une oeuvre artistique vous permet de passer à travers une tranche de vie. C'est le cas, pour moi, ici», termine celui qui s'est également convaincu, durant cette expérience, qu'il pouvait «être un conteur, pas seulement un amuseur».