Le péché a un nom: Ava Lord (Eva Green)

Décrite par Frank Miller, Ava Lord est «l'incarnation du rêve le plus fabuleux de tout homme, mais aussi le cauchemar le plus sombre de tout homme». Rêve parce qu'elle est magnifique et sensuelle. Cauchemar parce qu'elle est une menteuse pathologique.

«Elle n'a aucune conscience, aucun sens du bien et du mal. Elle est diabolique. Une sirène, une enchanteresse. Les hommes sont ses proies», note l'actrice qui incarne cette femme fatale et joue nue, ou presque, dans plusieurs scènes.

«J'ai confiance en Robert [Rodriguez], il le fallait parce que, vraiment, quand vous êtes nue sur un plateau, vous vous sentez vulnérable... et, honnêtement, un peu ridicule. Ici en particulier, avec l'écran vert pour seul décor, il n'y avait rien là de sexy! Mais avant de tourner la première de ces scènes, Robert est venu me voir dans ma roulotte pour me rassurer. Il m'a dit qu'avec le jeu des éclairages, le résultat serait magnifique. J'ai vu le film et, en effet, c'est magnifique et hot, pas indécent ou vulgaire», fait celle que le réalisateur a su vêtir d'ombre et de lumière.

L'amour est aveugle: Dwight McCarthy (Josh Brolin)

Dwight McCarthy est un détective privé et photographe qui passe par Sin City où son ex, la fatale Ava, a besoin (!) de lui.

«Je fais ce métier depuis 30 ans et pour un acteur, le travail est de rendre les choses de la manière la plus naturelle possible. Ici, c'est complètement différent. Vous devez trouver la cadence, car la cadence ne vient pas à vous. C'est le genre de projet dans lequel vous devez vous immerger complètement. Parce que vous ne pouvez pas le manipuler. Vous ne pouvez pas manipuler l'esprit de Frank Miller.»

«Plusieurs ont essayé», pouffe là-dessus le principal intéressé [rires]. «Dans un tel projet, vous essayez de vous montrer courageux, mais en réalité, vous êtes très craintif - surtout avec un tournage entièrement sur écran vert, vous n'avez aucune idée de ce à quoi va ressembler le résultat. Oh! je suis sur une falaise, là? D'accord. Oh! je suis en train de faire l'amour avec Eva, maintenant? Je pensais qu'on dansait», plaisante celui qui, après l'avoir vu, le fameux résultat, assure être «vraiment fier d'être dans ce film beau et unique».

Le jeu en vaut la chandelle: Johnny (Joseph Gordon-Levitt)

«Ce que j'aime le plus de mon rôle, c'est d'avoir reçu un scénario où il était écrit «Frank Miller et Robert Rodriguez» sur la page couverture [rires]. En fait, j'ai grandi en regardant des dessins animés à la télé et je rêvais de jouer dedans. Mais un jour, j'ai compris que je devrais me contenter du live action. Sauf que faire partie d'un projet comme Sin City, c'est presque devenir un personnage animé. J'avais eu cette impression en voyant le premier film; et ça s'est confirmé quand j'ai joué dans celui-ci. J'aime jouer sur l'écran vert, abandonner tout réalisme pour rentrer dans l'esprit de Frank Miller où la neige est d'un blanc pur et la nuit, d'un noir pur», fait l'interprète de Johnny, arrogant joueur de poker, qui admire profondément la façon de faire de Robert Rodriguez: «Il a décidé d'oeuvrer à l'extérieur de la grosse machine des studios, il s'est installé à Austin et est complètement autonome. Il filme, il monte, il compose la musique, il fait les effets spéciaux. D'une certaine manière, il travaille comme Frank Miller: tous les deux sont responsables, du début à la fin, de ce qu'ils créent.»

La vengeance mène la danse: Nancy Callahan (Jessica Alba)

«Au début de Sin City, Nancy est une petite fille, une victime, elle est kidnappée, torturée... puis sauvée par John Hartigan (Bruce Willis), qui se suicide pour la protéger. Dans A Dame to Kill For, sans l'amour de sa vie, elle est devenue une créature désespérée, alcoolique, qui danse toujours au Kadie's et n'est pas heureuse de cela. C'est une expérience très cool que de prendre un personnage en pleine innocence et de le faire devenir cette femme forte dont le moteur est la vengeance», dit l'actrice qui avait 21 ans lors du tournage du premier film et qui était moins bien dans sa peau qu'elle ne l'est aujourd'hui.

Problème à présent réglé, assure-t-elle. Ce qui explique qu'elle ait voulu pousser plus loin le personnage, entre autres à travers ses danses et ce que l'on pourrait appeler ses vêtements de travail. Elle a donc travaillé main dans la main avec les responsables des chorégraphies et des costumes, «qui reflètent toujours l'état d'esprit de Nancy», ajoute celle pour qui ce film «est parfait pour un rendez-vous amoureux: des femmes dures à cuire, de l'action vraiment cool. Le gars qui m'invite à voir un truc comme ça, je l'épouse».