Frank Coraci a rencontré Adam Sandler quand ils étaient au collège. Ils avaient 16 ans. Le premier voulait devenir réalisateur; le second, acteur. Ils ont mis leurs aspirations au service des films étudiants qu'ils ont concoctés durant ces années d'études. Et puis, ils sont devenus des «vrais». Ils se sont alors attelés à une «petite comédie romantique au budget minuscule, tournée en 34 jours». Et ils ont accouché du très aimé The Wedding Singer, où la chimie entre Adam Sandler et Drew Barrymore a fait merveille. C'était en 1998. Frank Coraci se souvient.

Est-ce vous qui avez pensé à unir - cinématographiquement parlant - Adam Sandler et Drew Barrymore dans The Wedding Singer?

En fait, l'idée revient à Adam. On avait envie de faire une comédie romantique très années 80, on a pensé à mettre en scène un groupe jouant dans des mariages et après, on s'est demandé qui mettre face à lui. Il avait soupé avec Drew quelque temps auparavant, et m'a dit que je devrais prendre contact avec elle: il pensait que ça pouvait cliquer entre elle et lui. Ça a plus que seulement cliqué. À l'écran, ils sont de ces couples qui font pour ainsi dire des étincelles tellement il y a de la chimie entre eux.

Depuis The Wedding Singer, vous avez travaillé à plusieurs reprises avec Adam (The Waterboy, aussi en 1998, et Click en 2006). Vous avez vu son évolution. Par contre, vous retrouvez Drew 15 ans plus tard. Comme actrice, en quoi a-t-elle changé?

Drew était très drôle dans The Wedding Singer, mais elle était quand même la straight woman. Adam était le vrai comique. C'est normal, à l'époque, elle n'avait pas vraiment d'expérience en comédie. Mais elle est devenue incroyablement douée pour ça, en particulier dans l'humour physique. Elle n'a vraiment peur de rien.

La famille est au coeur de Blended. Or, Adam et Drew sont tous deux parents maintenant. Cela a teinté leur jeu?

Ça a teinté beaucoup plus que leur jeu, j'ai pu le constater parce que leurs familles nous ont accompagnés en Afrique du Sud. J'ai pu les voir aller, avec leurs enfants. J'ai vu la patience d'Adam avec ses filles. Il a beaucoup mûri et il est pleinement dans le moment présent alors qu'avant, il faisait quelque chose, mais dans sa tête, il était ailleurs. Drew - qui est d'ailleurs tombée enceinte de son deuxième enfant pendant le tournage - était autrefois extrêmement bohème et ne connaissait pas le mot «horaire». Maintenant, tout en étant restée libre d'esprit, elle est très à l'aise avec ça. Plus que ça, elle aime avoir un horaire.

Voilà qui doit plaire à un réalisateur! Pour en revenir à Adam, il semble être très... présent dans toutes les facettes des films auxquels il participe. Comment arrivez-vous à le «gérer»?

Il a plus confiance en moi qu'en quiconque, donc j'ai l'impression de l'avoir plus facile que d'autres. C'est vrai qu'il se penche sur tout, le scénario, la distribution... Mais on se connaît depuis tellement longtemps qu'on se comprend. Et nous avons des goûts semblables. Je pense qu'on est meilleurs l'un avec l'autre.

Et Drew ne se sent pas exclue dans votre «couple»?

(rires) Hé, elle a appelé sa deuxième fille Frankie! Alors...