Morgan Freeman a prêté sa voix - et sa notoriété - à un film documentaire tourné en IMAX, qui met en vedette une espèce animale unique au monde.

Il y a quelques années, Morgan Freeman a prêté sa voix à la version américaine de La marche de l'empereur. Le long métrage français, réalisé par Luc Jacquet, a d'ailleurs obtenu l'Oscar du meilleur documentaire en 2006.

Depuis, le vénérable acteur n'a jamais hésité à mettre sa notoriété au service de productions du même genre. Il y a trois ans, il a assuré la narration de Born to Be Wild, un documentaire réalisé en format IMAX portant sur des orangs-outans et des éléphants orphelins.

«Attirer l'attention sur des problématiques sociales et environnementales fait aussi partie de notre responsabilité, a déclaré Morgan Freeman lors d'une conférence de presse tenue à Los Angeles. Les films documentaires - et aussi la télévision - peuvent servir d'instruments d'éducation populaire remarquables. J'avais déjà travaillé avec cette équipe pour Born to Be Wild et je trouvais important d'exposer une réalité qu'on ne connaît pratiquement pas. Quand des gens que j'aime et que j'apprécie me font une proposition, j'accepte volontiers.»

Cette fois, la proposition était de narrer un film IMAX 3D d'une durée de 40 minutes consacré aux lémuriens, des petites bêtes primates déclinées en de multiples espèces, confinées au territoire de l'île de Madagascar.

Selon la primatologue Patricia C. Wright, dont le travail sert de base au film, 91% de ces espèces sont maintenant menacées à cause de la déforestation et de la chasse. Mme Wright se consacre à l'étude des lémuriens depuis trois décennies.

«Ce sont de petites bêtes très attachantes, indique la scientifique quand on lui demande d'où vient cette fascination. Quand on commence à s'intéresser à leur histoire, qui remonte à des millions d'années, on ne peut s'empêcher de toujours vouloir en apprendre davantage. D'autant plus que chaque espèce est très différente l'une de l'autre. Ils sont uniques. Il n'y a aucune autre espèce animale comparable sur la planète.»

Une logistique compliquée



Le tournage d'un film IMAX 3D exige un équipement plus lourd. On peut imaginer à quel point la logistique peut être compliquée. Après tout, les vedettes du film n'ont pas l'habitude de poser à la caméra ni d'interagir vraiment avec des humains.

«On installait tout le matériel dans la forêt pendant que les lémuriens dormaient! précise le réalisateur David Douglas. Nous nous sommes approchés progressivement, de façon à ce qu'ils s'habituent à notre présence. Tout ce que nous avions à faire, c'était d'aiguiser notre patience. Le résultat en a valu la peine. L'apport de Patricia a été très précieux pendant le tournage!»

Comme tous les films IMAX, Island of Lemurs: Madagascar est avant tout destiné à un public familial. C'est dire que le but des artisans est surtout de montrer des images spectaculaires, tant de la nature que des bêtes en question. La réalité sociale de l'île de Madagascar n'est guère évoquée ici. Lors de cette conférence de presse, l'artiste malgache Hanitrarivo Rasoanaivo, dont on entend quelques chansons dans le film, a résumé succinctement la situation en expliquant pourquoi ces bêtes sont chassées.

«Dans mon pays, a-t-elle déclaré, les gens mangent les lémuriens parce qu'ils sont pauvres et qu'ils ont faim.»

Island of Lemurs: Madagascar (L'île des lémuriens: Madagascar, en version française) prend l'affiche le 28 avril. Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.