Ressuscitée avec succès par Disney en 2011, la ménagerie des Muppets revient au cinéma dans Muppets Most Wanted, confirmant l'attrait retrouvé des marionnettes de Jim Henson auprès des jeunes générations et de leurs parents.

Après une longue traversée du désert et leur rachat par Disney en 2004, Kermit lagrenouille et Miss Piggy avaient retrouvé le chemin des salles en 2011 avec Les Muppets, le retour, leur première aventure sur grand écran depuis Les Muppets dans l'espace (1999).

Le film a récolté la coquette somme de 158 millions de dollars dans le monde et remporté en 2012 un Oscar pour la chanson Man or Muppet. Un beau palmarès qui a décidé Disney à financer une suite, Muppets Most Wanted, qui sort vendredi en Amérique du Nord.

Le réalisateur britannique James Bobin et le scénariste Nicholas Stoller, déjà aux commandes du premier film, reprennent du service pour l'opus 2, mais la distribution a été entièrement renouvelée avec le comique britannique Ricky Gervais et les Américains Tina Fey et Ty Burrell.

On retrouve Kermit et ses amis au point où nous les avions laissés en 2011, grisés par le triomphe de leur retour sur scène.

Leur impresario Dominic Badguy (Ricky Gervais) leur propose de se lancer dans une grande tournée internationale. Les Muppets acceptent avec enthousiasme - Kermit excepté - sans s'imaginer que Dominic travaille en réalité pour Constantine, un sosie de Kermit aux visées scélérates.

Le film reste fidèle aux grands principes des Muppets depuis le Muppet Show: un humour ravageur, de nombreux numéros musicaux et la participation d'invités surprises prestigieux - ici Céline Dion, pour sa première apparition au cinéma, dans le rôle de la bonne fée de Miss Piggy.

Ty Burrell, rendu célèbre par la série télévisée multirécompensée Modern Family, interprète Jean-Pierre Napoléon, un policier français gentiment caricatural à l'accent à couper au couteau, faisant équipe avec Sam, l'aigle patriote et sentencieux des Muppets, pour traquer Constantine.

Pour parler sa langue maternelle avec l'accent français - monotone et aux «r» bien gutturaux - Ty Burrell a travaillé avec une «coach» spécialisée. «Elle m'a beaucoup aidé. Elle était sur le plateau avec moi, pour toutes les prises. Elle avait une oreille infaillible», explique-t-il à l'AFP.

L'exercice était «difficile» mais a beaucoup plu à l'acteur «car on n'a pas souvent l'occasion de faire ce genre de choses», dit-il. L'autre difficulté du film était bien sûr de travailler avec des marionnettes, qui plus est aussi légendaires que les Muppets.

«C'est un peu déconcertant au début, de voir ce qui se passe derrière le rideau, mais on s'habitue très vite», explique l'acteur, encore admiratif du travail des marionnettistes. «Plus vous les voyez travailler, plus vous les admirez», dit-il. «En fait, ils font sept choses à la fois pendant que vous n'en faites qu'une».

«Je les considère comme des acteurs à part entière», poursuit-il. «Les marionnettistes s'expriment de la même manière que le ferait n'importe quel acteur, mais ce qu'ils font est tellement plus difficile...».

Selon Ty Burrell, les Muppets ont une telle personnalité qu'on en oublie que ce sont des marionnettes. «Quand la scène commençait, je me retrouvais à parler avec l'aigle Sam. Je lui parlais même entre les scènes et entre les prises !», raconte-t-il.

L'acteur avoue que les Muppets, qu'il regardait à la télévision avec son père, ont toujours tenu une place très particulière dans son coeur.

«Je me rappelle très précisément des séquences d'ouverture (...) avec les commentaires de Statler et Waldorf (les deux vieux qui passent leur temps à critiquer le spectacle, ndlr) et de mon père qui riait aux éclats», raconte-t-il.

«C'est le genre de souvenir qui vous accompagne toute votre vie», ajoute-t-il. «Quand votre père ou toute autre personne pour laquelle vous éprouvez du respect, trouve que quelque chose est drôle, vous y prêtez attention. C'est comme se dire: «Oh, OK. Donc, l'humour c'est ça». À ce titre, les Muppets ont eu une grande influence sur moi».