«Rien ne me met plus en colère que les conducteurs lents. Je sens la rage monter en moi quand je suis coincée derrière», admet Olivia Wilde qui ne savait toutefois rien du monde de la course automobile en général, celui de la Formule 1 en particulier, avant de se glisser, pour Rush, dans la peau du mannequin Suzy Miller, qui a été la première femme de James Hunt - puis la troisième de Richard Burton.

La peau de Suzy. Et ses vêtements, ajoute la jeune femme - qui est encore plus spectaculaire en personne qu'à l'écran, ce qui, dans son cas, n'est pas peu dire - rencontrée pendant le TIFF. Importants, les vêtements: celle que l'on a vue en sarrau de médecin dans House M.D. et en combinaison futuriste dans Tron: Legacy se coule dans ses personnages entre autres grâce à leurs tenues. Et celles des années 70 l'ont toujours émerveillée. «Je suis obsédée par cette époque très libre où, comme le dit Ron [Howard], faire l'amour était sûr et conduire, dangereux. Suzy Miller incarne le glamour de ce temps-là», explique cette femme droite qui, lorsqu'elle n'est pas devant les caméras, donne beaucoup de son temps à la reconstruction d'Haïti et, fille de journalistes et documentaristes, produit des documentaires engagés.

Bref, Olivia Wilde étant ce qu'elle est, on se doute qu'elle n'a pas accepté l'aventure Rush que pour le côté tape-à-l'oeil du personnage. Le film ne s'attarde d'ailleurs pas sur l'histoire du mannequin. Seulement les quelques pages qu'elle a partagées avec James Hunt. Une année, environ. Dans le long métrage, cela se traduit par une vingtaine de minutes à l'écran.

«C'est un rôle de soutien, mais il permet de montrer une autre facette de James, celui qu'il était lorsque les caméras n'étaient plus braquées sur lui et qu'il n'avait plus de babes accrochées à son bras. Derrière les portes closes, il était romantique, mais aussi très angoissé. C'était pour cela, l'abus d'alcool et les drogues», raconte celle qui ne voit pas son personnage comme une victime. «Elle était son âme soeur, son égale. Ils étaient tous les deux beaux, riches et célèbres. Elle savait dans quoi elle se lançait quand il lui a proposé de l'épouser, trois semaines après leur rencontre.»

Si elle n'a pas rencontré la vraie Suzy Miller avant de l'incarner à l'écran, Olivia Wilde assure toutefois que celle-ci «a donné sa bénédiction au film et, si elle a ressenti de la peine et de la colère autrefois envers James, elle se souvient maintenant de lui de manière affectueuse». Et, à présent qu'elle connaît l'histoire du démon blond anglais, la comédienne regrette qu'aujourd'hui, le pilote «soit jugé pour ce pour quoi il était célébré à l'époque: ses excès».

Autres temps, autres moeurs...