Ils n'ont pas besoin de faire campagne pour être élus: Will Ferrell et Zach Galifianakis sont ambassadeurs à vie de l'art comique. Mais peu importe. À l'image des politiciens, ils ont pris la route afin de promouvoir leur plus récent film, The Campaign. Ils sont passés par Toronto lundi.

The Campaign ne fait pas de fausses promesses: le nouveau film de Jay Roach (les Austin Powers, Meet the Parents) suit une campagne... électorale. Celle de Cam Brady (Will Ferrell) et de Marty Huggins (Zach Galifianakis), qui visent tous deux un poste au Congrès américain pour y représenter le 14e District de la Caroline-du-Nord. Le premier en serait à son troisième mandat et il n'envisage pas de perdre: il n'a jamais eu d'opposition. Le second est... l'opposition, justement, qui se pointe presque par accident.

Bref, même s'ils sont passés par le Temple de la renommée du hockey, où ils sont arrivés lundi après-midi à bord d'une Zamboni conduite par Will Ferrell, les deux acteurs ne donnent pas dans la comédie sportive, mais plutôt dans la satire politique. Satire qu'ils ont poussée jusqu'à transformer leur campagne de promotion en une pseudo-campagne électorale qui les conduit dans 11 villes - Toronto est la seule étape canadienne. À chaque arrêt, ils ont participé à des activités «significatives»: lancer la balle lors d'un match des Cubs de Chicago, signer la Déclaration d'indépendance à Philadelphie, servir du café à Seattle. Et accueillir à Toronto la Coupe Stanley en tournée nord-américaine.

«C'est très excitant d'être ici et de représenter Los Angeles, domicile de la Coupe Stanley», a laissé tomber Will Ferrell, vêtu d'un chandail noir à l'effigie des Kings. Au même moment, Zach Galifianakis, en mode «je gagne des votes», distribuait... des muffins aux représentants des médias et aux deux douzaines de fans invités à l'«événement», auquel participait aussi le maire de Toronto, Rob Ford, accueilli par quelques huées. Comme quoi ce n'est pas qu'à Montréal qu'il y a péril en la mairie.

Zach Galifianakis, qui se dit peu à l'aise de parler en public - et c'est vrai, il est toujours très discret en conférence de presse et laisse généralement la place à ses covedettes - a simplement dit qu'il a été honoré «d'arriver là en Stromboli».

Le véhicule a par la suite été stationné devant un complexe cinématographique, où avait été déroulé un tapis rouge, foulé par les acteurs avant une projection spéciale du film. À quelques heures du déclenchement des élections provinciales, La Presse a bien sûr demandé à ces politiciens aguerris (!) s'ils avaient des conseils à donner à notre premier ministre et aux autres candidats. «Simplement, qu'ils fassent attention à leur hygiène personnelle», a répondu Will Ferrell avec le plus grand sérieux. Son personnage - qu'il dit «inspiré de Janet Reno et Geraldine Ferraro» (au cours de la journée, il a aussi cité Madeleine Albright, John Sunumu et George W. Bush, qu'il a incarné à plusieurs reprises au petit écran) - prend en effet un soin minutieux de sa grande personne. Et ce, des pieds à la tête, sur laquelle chaque cheveu a sa place et où il y a une place précise pour chaque cheveu.

Politiciens hilarants

Quant à Zach Galifianakis, il assure reprendre ici un personnage qu'il a créé à l'école secondaire. «Il s'appelait le raciste efféminé. Qui aurait dit que 20 ans plus tard, il ferait du cinéma?», a-t-il indiqué, pendant que son complice s'amusait avec les micros des journalistes en les transformant en petits avions. «J'essaie de vous obtenir le meilleur son possible», a-t-il affirmé. Puis, répondant plus sérieusement, il a dit: «Il se passe tellement de choses en politique américaine! Il n'a vraiment pas été difficile de trouver de l'inspiration tellement il y a de politiciens hilarants.»

Disons qu'ils le sont involontairement - contrairement au tandem Ferrell-Galifianakis qui, dans The Campaign, incarne ce que Ross Perot avait déclaré en 1988: «La guerre a ses règles. La lutte dans la boue a ses règles. La politique n'en a pas.» Tous les coups sont permis, surtout les plus bas.

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The Campaign (La campagne) prend l'affiche le 10 août. Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.