En se glissant dans la peau de Camille, Audrey Tautou prête pour la troisième fois ses traits à l'héroïne d'un roman très populaire - ce sont généralement ceux-là que l'on adapte au cinéma!

En effet, avant de se mettre dans les pas de la jeune fille entière et sensible qui est au coeur d'Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda, elle a incarné, devant la caméra de Jean-Pierre Jeunet, la Mathilde d'Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot; et, sous les projecteurs hollywoodiens et les directives de Ron Howard, la Sophie Neveu du Da Vinci Code de Dans Brown.

«J'adore tourner dans des adaptations de roman parce que ça nous donne, à nous les acteurs, une nourriture supplémentaire», indique celle qui aimerait peut-être un jour se retrouver dans les souliers de Christine dans L'ivresse de la métamorphose de Stefan Sweig. «Cette histoire d'un jeune fille modeste qui se retrouve soudainement dans le luxe et l'opulence, m'a beaucoup touchée. Mais bon, comme c'est un roman inachevé, ce serait un peu compliqué!»

Nourriture supplémentaire, donc, dans les pages du roman. Mais, aussi, responsabilité supplémentaire. Moins envers les lecteurs - «Il y a autant de Camille, de Mathilde et de Sophie qu'il y a de lecteurs et je sais que je vais plaire à certains, déplaire à d'autres» - qu'envers les écrivains. En tout cas, dans le monde selon Audrey Tautou.

«Pour Da Vinci Code, par exemple, j'étais soucieuse que Dan Brown me trouve trop jeune, trop petite ou pas assez rousse», admet-elle. Des inquiétudes cosmétiques, disons, puisque Sophie Neveu, «est un personnage en situation plus qu'un personnage dont on va développer la profondeur.»

La vraie appréhension, c'est face à Anna Gavalda qu'Audrey Tautou l'a eue. «Ça m'aurait vraiment embêtée si elle ne m'avait pas aimée là-dedans, si elle avait trouvé que j'étais une erreur.» Parce qu'elle a adoré le roman. Et parce qu'elle s'est identifiée immédiatement et spontanément à Camille. «Sans imaginer qu'un jour, on en ferait un film. Du coup, j'avais déjà rêvé mon film, mais sans nécessairement me voir dedans.»

Contrairement, donc, à l'état dans lequel elle est quand elle lit des scénarios dont elle sait qu'elle va être de la distribution. Ça a été le cas avec Un long dimanche de fiançailles, qu'elle a lu en sachant qu'elle serait Mathilde. «Au départ, j'étais moins proche du personnage puisque l'histoire se déroule dans l'après-Première Guerre mondiale. Mais en plus, comme j'avais le rôle, pendant la lecture, j'avais une petite arrière-pensée avec ma tronche qui venait un peu polluer le personnage et mon imagination.»

Alors que Camille, elle l'a abordée totalement vierge. «Dans mon interprétation, je suis retournée à mon premier sentiment, à la fille que j'avais imaginée lors de ma première lecture et qui m'avait suivie, ensuite, pendant des mois. Parce que j'y ai beaucoup pensé.»

Et? Et Audrey Tautou s'est, un jour, retrouvée devant Anna Gavalda. Qui a dit qu'elle avait aimé son interprétation. Dans l'ensemble, c'était tout - ce qui importait.

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Vous l'avez vue dans:

Vénus Beauté (institut) de Tonie Marshall (1999) en jeune esthéticienne qui entretient une relation particulière avec un vieux client.

> Le battement d'ailes du papillon de Laurent Firode (2000) où une série de petits événements permettent le début d'une histoire d'amour entre elle et Faudel.

> Le fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet (2001) en demoiselle qui fait le bien autour d'elle. Aujourd'hui, on appellerait ce personnage une Amélie Poulain!

> Dieu est grand, je suis toute petite de Pascale Bailly (2001) en jeune fille qui se cherche dans la religion et tombe amoureuse d'Édouard Baer en juif non pratiquant.

> L'auberge espagnole et Les poupées russes de Cédric Klapisch (2002 et 2005) en copine de Romain Duris.

> À la folie Pas du toutde Laetitia Colombani (2002) où elle s'affiche (follement) éprise d'un cardiologue marié (Samuel LeBihan).

> Dirty Pretty Things de Stephen Frears (2002) où elle incarne une femme de chambre turque qui travaille dans un hôtel miteux où il se passe des choses louches.

> Pas sur la bouche d'Alain Resnais (2003) où elle est proie plus que chasseresse dans le chassé-croisé léger et chantant qu'est cette adaptation à l'écran d'une opérette.

> Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet (2004) où, en cette année 1919, elle refuse l'idée que son fiancé soit "mort au champ d'honneur". Adaptation du roman de Sébastien Japrisot.

> Da Vinci Code de Ron Howard (2006) où elle fait face à Tom Hanks dans l'adaptation cinématographique du best-seller de Dan Brown.

Vous la verrez dans:

> Hors de prix de Pierre Salvadori, en aventurière qui prend un serveur de grand hôtel (Gad Elmaleh) pour un milliardaire.

> Dans le rôle titre du drame biographique qu'Anne Fontaine tournera à partir du début de l'année prochaine sur Coco Chanel.