Il y a des murs à abattre dans Adam's Wall, un long métrage de Michael MacKenzie (The Baroness and The Pig). Adam, un jeune homme de confession juive, tombe amoureux de Jasmine, une jeune fille d'origine libanaise. Et non, ce n'est pas à Jérusalem que se déroule l'action, mais dans un Montréal joliment métissé.

Les rôles des deux amoureux d'Adam's Wall ont été confiés à un jeune comédien canadien, Jesse Aaron Dwyre, et à une jeune Libanaise, Flavia Bechara, remarquée par son travail dans Le cerf-volant, primé en 2004 à Venise. Paul Ahmarani, Maxim Roy et Gabriel Gascon leur donneront la réplique.

Dans le film, Paul Ahmarani prend quelques rides et cheveux blancs pour incarner le père de Jasmine. «Je n'ai pas à jouer physiquement un vieillard. Je n'ai pas à composer physiquement, mais jouer 15 ans de plus que moi, il faut quand même une composition, si ce n'est dans le corps, mais dans la façon de parler», précise-t-il.

Le comédien a dû travailler son accent pour interpréter un anglophone d'origine libanaise. «Mon père étant égyptien, j'ai grandi en entendant des messieurs de 50 ans parler avec cet accent, dit-il, avant de plaisanter. Une fois maquillé et poudré, j'ai l'impression de voir mon père quand je me regarde dans le miroir.»

Nijab a une petite amie québécoise, Christine, interprétée par Maxim Roy. Christine est le témoin malgré elle des affrontements entre père et fille, deux chrétiens libanais, au sujet de cette dernière. «Elle est un peu comme un chien dans un jeu de quilles. Elle ne comprend pas ces tensions», explique la comédienne.

Chez le jeune Adam, les choses ne sont pas forcément plus simples. Élevé par un grand-père rabbin (Gabriel Gascon), dans le souvenir de ses parents morts accidentellement en Israël, Adam «vit très protégé. Mais il y a aussi beaucoup d'attentes qui pèsent sur ces épaules», précise Jesse Aaron Dwyre.

Jasmine est une jeune fille secrète, abandonnée à elle-même. «Les choses ne sont pas géniales pour elle. Elle est honnête et spontanée. Mais elle est timide aussi et essaie de se trouver», explique posément Flavia Bechara.

La jeune comédienne se sent-elle interpellée par le thème du film? «Vous savez, Jasmine ne veut pas être en colère juste parce qu'elle vient du Liban. Ce qu'elle retient à la fin de la journée, c'est qu'elle est amoureuse d'un garçon», dit la comédienne.

Cela fait 10 ans que les scénaristes Dana Schoel et Michael Mackenzie ont eu l'idée d'écrire Adam's Wall. «Un Roméo et Juliette ethnique, estime Ziad Touma, producteur du film. On n'a pas beaucoup de scénarios ni de scénaristes issus des communautés.»

Pour le casting, le producteur regrette le manque de comédiens professionnels d'origine libanaise à Montréal. «Mais on a tout de suite pensé à Paul pour ses origines égyptiennes», explique-t-il.

Doté d'un budget de 1,6 million, le film, dont le tournage s'achève cette semaine, devrait être présenté dans des festivals l'automne prochain. «C'est un message d'amour, et on espère que le film va pouvoir se promener partout dans le monde», dit Ziad Touma.