Christian Laurence, réalisateur et membre fondateur de Kino, signera cet été le court métrage présenté en salle avant Un été sans point ni coup sûr, de Francis Leclerc.
 
Adapté pour le grand écran du roman de Marc Robitaille, Un été sans point ni coup sûr refait vivre le Montréal de 1969, celui des Expos, à travers les yeux d'un enfant, Martin (Pierre-Luc Funk). Caporal Crevette, le court signé Christian Laurence (L'éducation nautique) se penche, lui, sur un ami du personnage principal, le jeune Crevette. Lancé à 75 copies, Un été sans point ni coup sûr s'annonce comme l'un des gros canons de la saison estivale.

Comment est né le projet?
L'été dernier, Palomar Films, la maison de production de Francis Leclerc, a contacté le producteur avec qui je travaille. Ils voulaient un court métrage à mettre avant le film de Francis. J'ai alors proposé à Francis de faire un court métrage en utilisant une partie de son histoire ou un personnage. Je suis allé sur le tournage, j'ai rencontré le petit comédien qui joue Crevette. C'est vraiment un petit gars brillant et je lui ai dit: "Je vais t'écrire une histoire, sur ce personnage qui est en fait un personnage secondaire."

Comment est né le scénario?
On a d'abord écrit une première version du scénario, avec d'autres personnages, et Francis aimait plus ou moins cela. Et puis un deuxième, juste avec Crevette. C'est un téléphage qui a vu toutes les séries, il a un univers imaginaire complètement débridé, et on a décidé de lui faire vivre une petite histoire, qui est littéralement un film de guerre. On est dans la période de la guerre du Vietnam, c'est l'histoire de Caporal Crevette qui joue avec ses soldats dans la cour et se lance à l'assaut d'une forteresse soviétique. C'est pas du tout dans le même esprit que le film, en termes de genre, c'est vraiment un film très amusant et divertissant, mais il a beaucoup de liens thématiques, ne serait-ce que pour la menace soviétique.

Existe-t-il une cohérence, sur le plan visuel, entre le film de Francis Leclerc et Caporal Crevette?
Il y a une cohérence parce que les deux films utilisent les codes de l'époque. Francis a utilisé beaucoup de film super 8 pour les séquences d'entraînement. Nous, on a vraiment voulu faire un film de guerre comme dans les années 50, 60. On a voulu faire un film de guerre que le jeune garçon aurait pu voir, donc un film de guerre ou la guerre est un peu idéalisée, les personnages ont l'air d'être en plastique, et on ne voit jamais de sang, mais les perles de sueurs sont parfaitement dessinées...

Qu'est-ce qui t'a plu dans ce projet?
J'ai fait beaucoup de court métrages, donc c'est sûr que j'aime l'idée que l'on présente un court avant le long en salle. J'ai trouvé l'exercice intéressant, de partir d'une oeuvre, et de contribuer à l'élaborer à partir du film, d'essayer d'amener ma brique à l'univers. Ce n'est pas nécessairement l'oeuvre dans laquelle ma signature est la plus présente, mais j'ai trouvé l'exercice intéressant, et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Je crois beaucoup au compagnonnage, au lien entre les réalisateurs. On a beaucoup à apprendre, d'une génération à l'autre.

Tu as de nouveaux projets en vue?
J'ai un projet de long métrage, avec notamment Anaïs Barbeau-Lavalette, Louise Archambault, Martin Talbot et Patrick Boivin. Un projet qui date de cinq ou six ans. J'écris le film d'ensemble: je prends quatre courts métrages et je les intègre dans le film. C'est un film à tiroir, et moi j'écris l'histoire. C'est un exercice périlleux et long. Sinon, je travaille à l'adaptation de la série de romans jeunesse Aurélie Laflamme d'India Desjardins. Cela a quelque chose de Bridget Jones et c'est bien chouette. On dépose bientôt en production, et si tout va bien, on devrait tourner en 2009.