Grâce à la technologie moderne, Voyage au centre de la Terre de Jules Verne se déploiera prochainement sur les écrans. Dans une version modernisée. Et en trois dimensions. Prêts à plonger?

Réalisé par Eric Brevig, Journey to the Center of the Earth 3D est le premier long métrage de fiction tourné au moyen de la technologie numérique 3D. Une technologie mise au point par James Cameron et Vince Pace.

«Ce roman était, pour moi, le véhicule parfait pour une première expérience du genre», indique le réalisateur rencontré à New York lors d'entrevues organisées en vue de la sortie de cette adaptation du roman de Jules Verne.

Une technologie révolutionnaire qui permet d'«enrober» le spectateur dans l'action, au service du livre d'un écrivain visionnaire qui n'épargne rien à ses personnages en termes de péripéties et de rebondissements. Une proposition assez alléchante pour convaincre Brendan Fraser d'accepter le rôle du professeur Trevor Anderson? Non. «Sur le coup, je me suis dit que le film avait déjà été fait (note: c'était en 1959) et le 3D, pour moi, était synonyme des horribles lunettes rouges et bleues et de maux de tête.»

Mais quand même, par curiosité, il a fait ce qu'il y avait à faire: il a lu la version modernisée du classique que présente le scénario et a aussi plongé dans l'oeuvre originale - donc, au centre de la terre, qu'un scientifique, son neveu (Josh Hutcherson) et leur guide (un homme dans le roman de Verne, une femme incarnée par Anita Briem dans le film) atteignent en «tombant» dans la cheminée du volcan Sneffels, en Islande.

Le comédien a ainsi été convaincu de la pertinence de l'aventure. Pour y jouer, et pour y agir à titre de producteur exécutif. Surtout après avoir découvert que le 3D des temps modernes n'est plus celui de son enfance. «Le 3D, c'est maintenant un nouvel outil qui s'ajoute à tous ceux que nous avons pour faire du cinéma, affirme la productrice Charlotte Huggins. Il y a aujourd'hui deux fois plus de salles équipées pour ce type de projection qu'il y a un an, il était donc temps de s'y mettre. Quant aux coûts de production, ils sont de 20 à 25% supérieurs à ceux d'un tournage en 2D - ce qui est encore gérable.»

Dans les studios de Montréal
D'autant plus que la technologie est assez souple pour ne pas complexifier outre mesure le tournage. L'idée, grosso modo, est de filmer avec deux caméras jumelées et en phase parfaite, l'une tournant ce que voit l'oeil droit et l'autre, l'oeil gauche. Un travail sur la profondeur de champ est également effectué. Avec, pour résultat, une véritable impression d'être partie prenante de l'action. «J'adore quand les enfants tendent le bras pour attraper le petit oiseau fluorescent et que leurs parents sourient de les voir faire. Mais peu après, ce sont les adultes qui sursautent quand la gueule du dinosaure s'ouvre sur eux!» pouffe Brendan Fraser.

Eric Brevig a régulièrement expérimenté la chose, lui dont c'est le premier long métrage mais qui a fait ses dents sur de nombreux courts en 3D destinés à des parcs d'attractions. Une influence qui se sent: son Journey to the Center of the Earth 3D - qui, à part pour quelques jours en Islande, a été tourné dans les studios Mel's de Montréal - donne vraiment l'impression de monter dans des montagnes russes. Brisant ainsi le «mur» qui sépare la salle de l'écran, explique Brendan Fraser: «Il y a quelque chose de magique à captiver le public en l'englobant littéralement. Que vous aimiez ou pas le film, vous ne pourrez pas dire que ce n'est pas une expérience.»

Selon lui, «beaucoup de studios, de distributeurs et de propriétaires ont l'oeil sur ce film parce qu'il est celui qui pourrait les convaincre de passer de l'analogique au numérique». À ses yeux, il est évident que le septième art grimpe ici un nouvel échelon: après être passé du muet au parlant, du noir et blanc à la couleur, il est sur la voie de la troisième dimension.

D'ailleurs, mentionne Charlotte Huggins, 14 projets en 3D sont actuellement en développement sur la planète Hollywood. «Et, ce qui est significatif, c'est que ce ne sont pas que des longs métrages d'aventures familiaux. Il y a aussi des films noirs bref, on élargit le spectre et c'est très encourageant. Même si, pendant longtemps encore, ces films vont principalement être consommés en 2D parce qu'ils seront regardés à la télévision, dans les avions, sur les iPod...»

D'où la prudence: ne pas utiliser le 3D comme un simple truc. «Il faut qu'il y en ait assez pour ne pas frustrer les gens qui viennent pour ça mais pas trop pour que ça ait l'air plaqué et que ça donne l'impression de cacher une faiblesse ailleurs, fait Eric Brevig. Mon idée, ici, était de tourner un bon film en 2D qui aura l'air formidable en 3D.»

Bref, avant d'embarquer, attachez vos ceintures, mettez vos lunettes et, au besoin, avalez un Gravol!

Journey to the Center of the Earth 3D prend l'affiche en anglais et en français (Voyage au centre de la terre), le 11 juillet.