Avec Les Mouchonautes (Fly Me to the Moon, en version anglaise), le réalisateur et producteur belge Ben Stassen espère conquérir le monde. Le premier film d'animation totalement créé en 3D raconte l'histoire de trois jeunes mouches qui se frayent un chemin jusqu'à la Lune aux côtés des trois astronautes américains les plus connus de l'histoire : Neil Armstrong, Buzz Aldrin, Michael Collins.

«C'est à ma connaissance le premier film d'animation basé sur un fait historique: la mission Apollo 11», nous dit Ben Stassen, réalisateur et cofondateur de nWave, la maison de production derrière Les Mouchonautes et Alien Adventure, entre autres.

Trois jeunes mouches rêvent de voyages spatiaux. Quand elles apprennent qu'Apollo 11 s'apprête à décoller vers la Lune, elles décident de prendre place à bord. Leur aventure ne fera pas que des heureux. «Bien entendu, il y a un aspect humoristique avec les trois mouches», poursuit le réalisateur.

Les séquences spatiales du film se veulent toutefois une reconstitution fidèle de la réalité historique. «On est tout à fait soucieux d'être réalistes et de suivre les événements tels qu'ils se sont passés», dit-il. La NASA elle-même a d'ailleurs fourni à l'équipe du film des documents d'époque. Buzz Aldrin, qui a été consultant pour l'équipe, apparaît également dans le film.

Signée par une maison de production européenne, Les Mouchonautes est pourtant un film très américain dans son propos. «C'est clair que c'est une histoire très américaine, mais malgré tout, le premier pas sur la Lune était à l'époque un événement universel. Cela a été regardé dans le monde entier et c'est un des rares événements qui tend à avoir une connotation universelle.»

Pourtant, chez Ben Stassen, l'envie de réaliser un long métrage 3D précédait celle de porter à l'écran cette sympathique fable écrite par Domonic Paris. «Nous avons cherché pendant deux ans un scénario adapté pour le relief. Je voulais vraiment trouver une histoire qui, à mes yeux, aurait été transformée par la 3D. Quand je suis tombée sur ce scénario, j'ai pensé que ça correspondait à ce que je cherchais.»

«C'est la première fois que cette histoire est portée à l'écran. Le 3D permet en plus cette sensation d'être physiquement présent dans l'espace. Le cinéma en relief nous permet de se transporter au coeur de l'espace cinématographique. Du point de vue traditionnel et dramatique, c'est tout à fait différent.»

Depuis les années 90, Ben Stassen a produit et réalisé plusieurs films en 3D, Thrill Ride: The Science of Fun, 3D Mania: Encounter in the Third Dimension ou encore Wild Safari. «Quand nous avons vu, il y a cinq ans, que Hollywood commençait à s'intéresser au cinéma en relief et au IMAX 3D, on s'est dit que c'était peut-être le moment d'essayer de se lancer dans le long métrage également.»

Avec un budget de 25 millions «pour un film d'animation par ordinateur, plus personne ne fait ça en Amérique du Nord», note-t-il le film se fraie une sortie sur divers écrans 3D de la planète. D'abord en Belgique, où il a été l'un des succès du début de l'année, puis au Mexique, où il a fait 280 000 entrées pour trois écrans, en Russie, avant, enfin, de prendre l'affiche au Canada et aux États-Unis.

«J'espère que le public pourra voir ce film. C'est un film qui vise un public plus jeune, de 5 à 10 ou 11 ans. Mais vu le sujet et la nostalgie qui peut y être attachée, les parents semblent assez séduits», remarque Ben Stassen.