Il n'y a pas beaucoup de buzz autour de Secret Life of Bees, qui met en vedette la reine de la ruche, Queen Latifah, ainsi que ses ouvrières Alicia Keys, Dakota Fanning, Sophie Okonedo et Jennifer Hudson.

Pourtant, il s'agit d'un film doux et sucré, à la limite collant, qui injectera un peu de chaleur dans cet automne frisquet. Adapté du bouquin de Sue Monk Kidd, ce long métrage dégoulinant de bons sentiments ne récoltera pas une ribambelle de prix prestigieux. N'empêche. Vous passerez deux agréables heures en compagnie de cette distribution étincelante. Et vous écraserez sans doute une larme ou deux.
L'histoire? Celle de Lily Owens (Dakota Fanning), une ado maltraitée par son père (Paul Bettany) qui s'enfuit de chez elle avec sa nounou Rosaleen (Jennifer Hudson). Dans une boutique d'alimentation, Lily découvre un intrigant pot de miel sur lequel apparaît une Vierge noire la Black Madonna. Qui fabrique cet élixir? Les soeurs Boatwright, des femmes influentes et respectées dans leur petit village de la Caroline du Sud. Nous sommes au début des années 60, où les Noirs et les Blancs vivent dans deux mondes séparés.

Sans le sou, Lily et Rosaleen cognent à la porte des Boatwright dans l'espoir d'y trouver un peu de réconfort. L'aînée des soeurs, August Boatwright (Queen Latifah) prendra immédiatement Lily sous son aile et lui refilera les secrets de la fabrication du miel. La cadette, June (Alicia Keys), prof de musique, se méfiera. Et la benjamine, May (Sophie Okonedo), qui souffre d'un léger retard, traitera les deux nouvelles venues comme ses propres soeurs.
Lovée dans ce cocon douillet, Lily découvrira la tolérance, l'amour et un (autre) secret sur la mort de sa mère. Oui, c'est un peu cliché. Mais ça fonctionne.

«Les Boatwright forment une famille progressiste et cela m'a beaucoup plu. Ces femmes sont respectées dans leur communauté. Elles dirigent une petite entreprise. C'est une famille dans laquelle j'aurais aimé grandir», constate Queen Latifah, qui adore alterner les genres de films dans lesquels elle apparaît. «Et s'il y a un gros chèque au bout du projet, ça ne nuit pas», ricane-t-elle.
La réalisatrice de Secret Life of Bees, Gyna Prince-Bythewood (Love&Basketball), a été dure avec ses actrices. «Elle nous a fait cuisiner toutes les choses que vous voyez à l'écran», souligne Jennifer Hudson, oscarisée pour Dreamgirls. Sa collègue Sophie Okonedo, native de Londres, acquiesce: «Je ne savais pas du tout cuisiner comme dans le Sud des États-Unis. J'ai donc appris à faire du poulet frit, des côtelettes de porc sucrées, des crêpes et des patates douces.»

Sophie Okonedo, vue dans Hotel Rwanda et Dirty Pretty Things, a dû travailler ses répliques avec un coach afin d'effacer toute trace de son accent cockney. Mission accomplie. Et afin de bien préparer ses actrices, Gyna Prince-Bythewood a remis à chacune d'entre elles un paquet contenant le documentaire 4 Little Girls de Spike Lee, qui raconte un attentat à connotation raciste ayant détruit une église de Birmingham en 1963, de même que la série Eyes on the Prize du réseau PBS, qui chronique l'émancipation des Afro-Américains entre 1952 et 1965.
«Je suis du Sud. Ma grand-mère a grandi à cette époque-là et elle avait un demi-frère noir. Je lui ai posé plein de questions», raconte Dakota Fanning.

Le tournage de Secret Life of Bees a eu lieu en février 2008. «Il faisait froid comme en Angleterre et nous devions prétendre que c'était la canicule. La production nous apportait des glaçons que l'on suçait afin d'éviter que l'on voit la buée sortant de nos bouches», détaille Sophie Okonedo.

Dans le film, vous constaterez que Dakota Fanning a bien grandi depuis I Am Sam. Ce n'est plus une enfant étrange et maladroite, mais bien une adolescente allumée et bien dans sa peau. Dakota Fanning fréquente une école privée de Los Angeles, où elle a entamé, à 14 ans, sa dixième année, donc sa quatrième secondaire. Brillante et amusante. Un vrai rayon de soleil (et de miel) cette Dakota.

The Secret Life of Bees prend l'affiche le 17 octobre en anglais seulement.