Après Belphégor, le fantôme du Louvre, Sophie Marceau retrouve le réalisateur Jean-Paul Salomé pour Les femmes de l'ombre. Plus proche du thriller que du film historique, Les femmes de l'ombre s'inspire librement du destin d'un résistante française pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans Les femmes de l'ombre, Sophie Marceau prête ses célèbres traits à Louise Desfontaines. Quand son mari, résistant, est abattu par les Allemands, elle rejoint les services secrets britanniques, à Londres. Sa mission: recruter trois femmes (Marie Gilain, Julie Depardieu et Déborah François) pour retourner en France et libérer un espion anglais des griffes des Allemands.

«La résistance des femmes pendant la guerre est un sujet qui m'a plu dès la lecture du scénario, raconte l'actrice jointe au téléphone il y a quelques semaines. Je trouvais que c'était des destins de femmes magnifiques. Chacune d'entre elles présente tous les traits humains.»

Sa Louise est une femme blessée qui, au cours de la guerre, perd tous ceux qui lui sont chers. «Salomé s'est inspiré, librement, de la vie d'une vraie résistante. La fin du film a une espèce de fatalité qui donne une vérité, un réalisme qui m'est allé droit au coeur, qui m'a beaucoup touchée. C'est malheureusement le destin des gens qui ont vécu la guerre», détaille Sophie Marceau.

Dans Les femmes de l'ombre - baptisé ainsi en référence au classique L'armée des ombres, de Jean-Pierre Melville -, les résistantes et apprenties résistantes manient la gâchette et sont soumises à maintes épreuves physiques. Sophie Marceau se souvient d'un tournage parfois physique.

«À l'époque, les trucs étaient lourds! C'est probablement encore plus impressionnant qu'aujourd'hui. Quand vous tirez avec ça, il y a une décharge qui vous secoue le corps. Et c'est une arme: ça sert à tuer. J'ai du mal à trouver cet objet sympathique. Ce n'est pas bénin, mais en dehors de ça, j'adore les scènes d'action dans les films», dit la comédienne.

Avec Les femmes de l'ombre, Sophie Marceau espère ramener à la mémoire collective française ces femmes qui ont lutté contre l'occupant. «Pour moi, on a souvent l'image de la femme tondue qui a couché avec l'ennemi: on n'a pas une image de la femme très vaillante, alors que beaucoup de femmes ont travaillé dans les usines pour aider pour l'armement, il y a eu les résistantes.»

«Je ne suis pas une historienne ni quelqu'un qui se tourne beaucoup vers le passé. Je suis plus «roman». Mais je pense qu'inconsciemment, ou consciemment, les pays, les cultures vivent sur leur histoire: on ne peut occulter le passé. C'est bien de savoir d'où l'on vient», ajoute la comédienne.

Sophie Marceau s'était faite rare au grand écran depuis quelques années pour se consacrer à la réalisation (La disparue de Deauville, présenté au FFM en 2007). Depuis Les femmes de l'ombre, elle a cumulé quatre tournages: Lol, de Liza Azuelos, De l'autre côté du lit, de Daniel Pouzadoux, Ne te retourne pas, de Marina de Van et Percussions, d'Alain Monne.

«Je n'en ai jamais fait autant! Ils n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Je suis partie dans quatre directions différentes, j'ai eu quatre coups de foudre. Maintenant, je veux prendre un break. Je suis quelqu'un qui se réalise dans le travail, mais il faut que je me re-nourrisse», conclut la comédienne.

Les femmes de l'ombre, de Jean-Paul Salomé, prend l'affiche le 16 janvier.